Sur la Côte d’Azur, la vitrine de la libéralisation du transport ferroviaire régional s’est illuminée. Le premier train jamais confié en France à un nouvel entrant circule désormais chaque jour entre Marseille Saint-Charles et Nice-Ville, desservant au passage Toulon, Carnoules, Les Arcs Draguignan, Saint-Raphaël Valescure, Cannes, Antibes, Nice Saint-Augustin.
Dimanche 29 juin, Transdev a reçu les clés de cette ligne jusqu’ici exploitée par la SNCF pour le compte de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Nous sommes la première région en France à avoir ouvert à la concurrence nos trains régionaux » se félicite le président de l’exécutif régional Renaud Muselier, promettant un saut en termes de confort et de services avec une offre doublée (1 train par heure, de 6H à 22H) par rapport à ce qui existait avant.
De son côté, le PDG de Transdev, Thierry Mallet se réjouit de l’occasion donnée en France à son groupe de montrer une « « expertise et un savoir-faire ferroviaire de plus de 25 ans développés en Allemagne, en Suède ou même en Nouvelle-Zélande ».
Soucieux de garantir le succès de cet opérateur concurrent de la SNCF et de prouver le bienfondé de sa propre politique, l’autorité organisatrice s’est efforcée de réunir le plus d’ingrédients favorables : 16 rames neuves à deux niveaux (250 M€ d’investissement), en principe plus fiables et d’un entretien moins coûteux que les Corail antérieurs, un atelier de maintenance dédié à Nice (40 M€ d’investissement).
Enfin comparée aux lots mis en jeu en France dans d’autres régions et remportés par des filiales de la SNCF, la taille modeste (180 personnes) du lot azuréen exploité par Transdev et la simplicité apparente de la desserte confiée (relier un point A à un point B) doivent limiter les risques liés à toute complexité ferroviaire.
Transdev, dont le contrat de délégation de service public, estimé à quelque 800 millions d’euros, court sur dix ans, s’est engagé sur une régularité de 97,5%, contre 80% avant. Mais
S’il dispose de beaucoup de cartes en main, il reste néanmoins à la merci d’une infrastructure en mauvais état sujette à de nombreux incidents. « Bon courage ! C’est très tendu sur la Côte d’Azur, TER, TGV, Intercités et trains de marchandises doivent se partager la même voie » pointe Éric Meyer secrétaire fédéral de Sud rail.
Marc Fressoz