Ce ne sera pas à l’été 2026 comme annoncé en novembre dernier mais plutôt au 4e trimestre 2026, dans un peu moins de deux ans, que la ligne 15 Sud ouvrira aux voyageurs. C’est sur un ton grave, que Jean François Monteils le président de la SGP, Société des Grands Projets, accompagné de Bernard Cathelain membre du directoire, a annoncé » la nouvelle à la presse mardi matin. Après la présentation de la première rame du nouveau métro en novembre 2023, et les premiers essais en marche automatique à l’automne, il est apparu que la livraison globale du système de métro, s’avérait plus complexe que prévue. Rapidement, la SGP a pris conscience qu’il lui faudrait plus de temps, et qu’un nouveau calendrier consolidé devait être élaboré. Pour en garantir les termes, il fallait également qu’il soit validé par une contre-expertise externe.
Ce retard sur la ligne 15 Sud vient s’ajouter à d’autres reports, alors que la mise en service était initialement prévue pour la fin… 2022. Pour autant, le président du directoire a tenu à insister sur l’ampleur du projet, avec en première phase, une ligne 15 Sud de 37 km, 16 gares desservies à grande vitesse par des trains automatiques à forte fréquence. « Il n’y a pas de projet équivalent ailleurs dans le monde ». L’occasion également de préciser que les 3 gares mises en service sur la ligne 14, Pleyel, Villejuif et Orly, ont permis d’apprécier plus encore, la difficulté d’exploitation de ces cathédrales souterraines.
Toutes ces conclusions ont été confirmées par les deux experts mandatés, Didier Bense et Yves Ramette, d’autant que les premiers essais ont été réalisés en mode dégradé, avec une alimentation électrique provisoire et sans PCC.
Le nouveau planning se veut plus réaliste en tenant compte de tous les paramètres et des différentes entreprises intervenantes.
« Les premières conclusions menées avec le groupement en charge des automatismes tablaient sur une mise en service en avril 2027. On a mobilisé tous les partenaires pour réduire ce délai à fin 2026 » ajoute Bernard Cathelain. D’autant que les retards de la 15 Sud impactent également les lignes 16 et 17 en première phase, qui sont pareillement retardées d’environ 6 mois. Pour le reste, le calendrier est inchangé.
Dès la nouvelle publiée, Valérie Pécresse à la tête d’IdFM a vivement réagit, se disant « choquée » et demandant « la création d’une mission de contrôle et de coordination technique Etat/IdFM de la SGP ». Stéphane Troussel président de Seine-Saint-Denis plus modéré, s’est contenté de regretter ce report.
En attendant, aucune pénalité ne sera versé par la SGP qui est propriétaire de l’infrastructure qu’elle confie à IdFM contre le paiement de loyers. Pareillement, les exploitants, RATP (L15) et Keolis (L16 et 17), ne pourront pas se retourner contre IdFM puisqu’il est prévu que la SGP informe l’AOT une année avant la mise en service prévue. Or, l’annonce en novembre dernier d’un report de mise en service, a décalé les possibles plaintes des exploitants.
Philipe-Enrico Attal