A Grenoble, le taux de fraude est passé de 9,6% à 13,% entre 2019 et 2022 sur le réseau de transport public M TAG. Résultat : un manque à gagner de 4 à 5 M€ par an, à comparer aux 36 M€ de recettes commerciales attendus en 2023. Le phénomène serait général en France, dû en partie à la crise économique et aux difficultés de pouvoir d’achat, qui poussent une partie des usagers à «oublier» de payer leur ticket. D’autres ont perdu leurs bonnes habitudes pendant la crise sanitaire. Enfin, le télétravail a poussé une partie des usagers à abandonner leur abonnement. Autant de facteurs qui favorisent la fraude, intentionnelle ou pas. Cas particulier à Grenoble: la mise en place d’une billettique à QR-code serait à l’origine d’une partie des défauts de validation (1 porteur sur 5 de ce type de billet est en infraction). Ajoutons que le ticket magnétique traditionnel a disparu en 2021, ce qui n’est peut-être pas sans lien avec l’augmentation des infractions. 55.000 contraventions ont été dressées en 2022, soit 25% de plus qu’en 2019. L’absence de titre de transport arrive en tête des motifs, à 72%, et l’on a recensé davantage de fraudeurs sur les trajets courts (1 à 3 arrêts).
Parmi les solutions envisagées pour améliorer la situation, la mise en place d’une nouvelle plateforme numérique, l’Appli M disponible sur smartphone, qui va remplacer le Pass’Mobilités existant. Toujours au chapitre des outils sans contact, la mise en place de l’open payment va permettre la validation par carte bancaire à partir de l’automne. Mais le réseau M TAG va surtout renforcer et muscler les contrôles, revenir à la systématisation de la montée par l’avant dans les bus, et appliquer une amende de 5€ en cas de non-validation d’un titre en correspondance ou d’un abonnement. Pour les voyageurs sans titre de transport, le coût de l’amende ira de 61€ à 180€, selon le délai de paiement. Un abonnement mensuel coûte de 2,50 à 19,70€ par mois selon le quotient familial. 85 agents de contrôle circulent sur les lignes du réseau M TAG, qui dessert l’agglomération grenobloise et le Grésivaudan.
S. G.