ZFE : Valérie Pécresse dénonce une écologie à deux vitesses

26 03 2025 | Actualités

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, tire la sonnette d’alarme sur les Zones à Faibles Émissions (ZFE). Selon elle, ces restrictions de circulation, mises en place pour améliorer la qualité de l’air, risquent de pénaliser injustement une partie des travailleurs franciliens. Des ouvriers du bâtiment aux infirmiers, en passant par les conducteurs de bus et les livreurs, ils sont nombreux à dépendre d’un véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail. Pourtant, leurs voitures, souvent anciennes et classées Crit’Air 4, 3 voire 2, sont progressivement bannies des routes de la métropole.

« L’écologie ne doit pas être un luxe », martèle Valérie Pécresse. Elle s’interroge sur le coût social de ces mesures, qui touchent en premier lieu ceux qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule. Pour eux, investir dans une voiture électrique, même d’occasion, relève de l’impossible. « On leur dit de changer de voiture, mais avec quel argent ? » questionne la présidente de région, pointant du doigt des aides publiques jugées insuffisantes face à l’ampleur du défi : il faudrait 90 milliards d’euros pour renouveler l’ensemble du parc automobile concerné.

Selon elle, la mise en place de ces restrictions de circulation constitue une double peine pour les habitants de la grande couronne et des zones rurales. Déjà contraints de longs trajets et d’horaires décalés, ils se retrouvent aujourd’hui dans l’impossibilité de se rendre au travail sans risquer des amendes ou des interdictions de circuler. « On ne peut pas exclure une partie de la population sous prétexte de lutter contre la pollution », insiste-t-elle.

La présidente de la région Île-de-France met en garde contre le sentiment d’abandon qui se renforce dans ces territoires. Elle souligne que les alternatives, comme les transports en commun, ne sont pas encore adaptées aux besoins des travailleurs concernés. « Il faut attendre que le Grand Paris Express soit terminé, que les infrastructures suivent et que les aides soient à la hauteur », plaide-t-elle, estimant que la transition écologique doit être progressive et inclusive.

Pour Valérie Pécresse, il est urgent de repenser l’approche des ZFE afin d’éviter que l’écologie ne devienne une nouvelle forme de fracture sociale. « Nous devons concilier progrès environnemental et justice sociale. On ne peut pas prétendre améliorer la qualité de vie des habitants en les empêchant de travailler », conclut-elle. Un avertissement clair qui résonne alors que la colère gronde aux portes de la capitale.

Noémie Rochet

 

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