Entre Paris et Milan, l’offre ferroviaire est passée d’un coup de zéro à plus de 2 000 sièges par sens, et de zéro à cinq trains par jour.
Ce grand bond est la conséquence du rétablissement de la ligne de la vallée de la Maurienne (Savoie), où le trafic avait été interrompu le 23 août 2023 après que 15 000 m³ de roches se sont détachés d’une paroi montagneuse. « C’est une bonne nouvelle pour les voyageurs », commente SNCF Réseau, qui a piloté les travaux.
« C’est un jour de fête », a renchéri le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, au départ du premier train, le 31 mars. L’entreprise publique a remis trois TGV quotidiens en service par sens, suivie, le 1er avril, par Trenitalia, qui a fait de même avec deux Frecciarossa quotidiens. Temps de trajet (rythmé par plusieurs arrêts intermédiaires) : 6 h 37 pour les trains italiens, 7 h 04 pour la SNCF.
« On note 8 % de réservations en plus par rapport à 2023 », se félicite le patron de SNCF Voyageurs, qui mentionne « un taux de remplissage des rames de 70 % » et déjà 110 000 billets achetés.
On peut y voir la démonstration que l’appétence pour le train grandit avec l’augmentation de l’offre. « La concurrence a augmenté la part du rail », a commenté le ministre des Transports LR, Philippe Tabarot, saluant une « saine émulation » entre compagnies. Celui-ci a d’ailleurs voyagé avec l’une et l’autre compagnie à l’occasion d’un aller-retour en Savoie pour une visite du chantier du Lyon-Turin. Ministre des Transports ne rime plus avec ministre de la seule SNCF.
Quant à son arrivée sur le marché domestique italien, la SNCF la reporte « à début 2027 au lieu de début 2026 », invoquant la « difficulté à obtenir des sillons » auprès du gestionnaire du réseau italien. Pour démarrer entre Turin et Naples, et entre Turin et Venise, elle est de toute façon tributaire des nouveaux TGV M, dont Alstom n’a cessé de retarder la livraison. Aux dernières nouvelles, quatre premières rames doivent être remises à la SNCF au second semestre, puis quinze autres en 2026, et davantage les années suivantes, espère le transporteur. La priorité est au marché intérieur.
Marc Fressoz