Forte des compétences élargies qui sont les siennes depuis la loi NOTRe en matière de transports, la Région a bâti une véritable stratégie de désenclavement de la Normandie en développant un réseau de transport public continu, complémentaire, interconnecté et innovant desservant l’ensemble du territoire.
Cette refonte globale de l’offre de transport en Normandie a abouti à la création d’un nouveau réseau NO_M_AD, qui donne de la visibilité et de la lisibilité à l’ensemble des transports régionaux : trains, cars et solutions alternatives (services de covoiturage, vélo…).
En matière de transport ferroviaire, depuis notre arrivée à la tête de la Région Normandie en 2016, nous nous efforçons de développer massivement ce mode de transport pour le rendre fiable et efficace. Avant 2016, les voyageurs, tant réguliers qu’occasionnels, faisaient le constat d’une situation profondément insatisfaisante avec une ponctualité très en dessous de la normale, principalement due à la vétusté du matériel roulant, la non-réversibilité des rames, le manque de régénération des infrastructures et les difficultés d’insertion dans le trafic francilien.
Première Région française à obtenir le transfert de l’État des lignes Intercités en 2020, la Région Normandie a décidé de consentir un effort sans précédent visant à moderniser son réseau ferroviaire et améliorer durablement les conditions de transport des voyageurs. Avec plus de 2,5 Md€ mobilisés en ce sens depuis 2016 pour l’acquisition de 67 nouveaux trains Omneo dotés d’un très haut niveau de confort, la réalisation de travaux massifs sur les voies les plus vétustes, la relocalisation de la maintenance de nos trains en Normandie, la remise en service de nombreuses lignes du quotidien (Bréauté-Fécamp en 2016, Abancourt-Le Tréport en 2020 et Serqueux-Gisors en 2021), l’augmentation progressive de l’offre ferroviaire de 20% tout au long de la journée et la rénovation des bâtiments voyageurs notamment en termes d’accessibilité, la Normandie dispose aujourd’hui, et d’avantage encore lorsque l’ensemble des travaux seront achevés, d’un réseau ferroviaire durablement amélioré et conçu pour accueillir de la meilleure des manières l’ensemble des voyageurs.
Ces efforts considérables et l’engagement remarquable des collaborateurs de la Région portent leurs fruits. Au premier semestre 2022, pas moins de 93,2% des trains normands étaient à l’heure, soit 4 points de plus qu’avant le transfert des lignes Intercités à la Région en 2019. La mobilisation de la Région Normandie sur ce sujet se traduit également par une nette amélioration de la satisfaction des voyageurs : 89% en 2021 (+6 points par rapport à 2020).
Dans le cadre de sa feuille de route visant à engager la transition énergétique de son réseau de transport public, la Région soutient de nombreuses démarches visant à identifier les potentiels de développement de motorisations alternatives sur les trains et cars du réseau de transport normand.
N’étant pas électrifiées, certaines portions du réseau ferroviaire normand nécessitent une traction au diesel. Afin de décarboner ces trajets, la Région Normandie et SNCF Voyageurs ont notamment souhaité lancer une phase d’essais du biocarburant B100 produit à partir de colza français sur la ligne Paris-Granville au printemps 2021. Le recours au biocarburant B100 n’implique pas de modification importante sur la motorisation des trains roulant au diesel et permet de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’environ 60%. Cette expérimentation, une première en France, a présenté un bilan environnemental et technique prometteur. Sur les neuf derniers mois de 2021, plus de 5 000 tonnes de CO2 ont ainsi pu être évitées. La Région a donc donné son accord à la SNCF pour la pérennisation de l’utilisation du B100 sur la ligne Paris-Granville jusqu’en mai 2023 et en assume les frais.
Par ailleurs, chaque jour, près de 2 000 autocars sillonnent la Normandie sous la bannière Nomad Car afin de permettre aux normands de se déplacer partout sur le territoire, y compris dans des zones non desservies par le train, et d’assurer le transport scolaire de 135 000 élèves. Le transport public routier constitue, au même titre que le transport ferroviaire, un axe fort sur lequel la Région se mobilise afin de mettre en place les conditions d’une transition énergétique réussie.
Le projet Nomad Car Hydrogène, porté par Transdev et la Région, permettra d’expérimenter, dès 2023, la propulsion à hydrogène d’un car rétrofité sur la ligne reliant Rouen et Evreux en passant par Louviers. Ce rétrofit consiste à remplacer le moteur diesel du car, qui sera retiré au profit d’une pile à combustible permettant de transformer l’hydrogène en électricité. Le changement de motorisation présente l’avantage environnemental et financier de ne pas avoir à changer de véhicule en prolongeant d’une dizaine d’années la durée de vie de la flotte existante. Les émissions de gaz à effet de serre des véhicules à hydrogène sont considérablement réduites puisque seule de la vapeur d’eau est dégagée. Enfin, l’autonomie des véhicules à hydrogène est 30% supérieure à celle des moteurs électriques, avec un temps de recharge de seulement quelques minutes.
Cette première mondiale sera l’occasion d’étudier, en conditions réelles, l’ensemble des aspects techniques et environnementaux du projet. Elle permettra également d’évaluer l’acceptabilité de la part des citoyens sur la mobilité hydrogène, en l’occurrence lorsqu’elle est appliquée aux transports collectifs.
La Région Normandie a souhaité s’engager dans le projet Nomad Car Hydrogène dans le but de proposer une réponse aux enjeux de transition énergétique dans le secteur des transports, tout en permettant d’ouvrir la voie à de nouvelles formations et de nouveaux métiers liés à l’énergie pour développer la filière hydrogène sur son territoire. Cet engagement est la suite logique de la démarche amorcée par la Région dès 2016 avec le projet EAS-HyMob visant à déployer le premier réseau public de stations de recharge à hydrogène, 9 à ce jour, et ainsi permettre la circulation de véhicules à hydrogène en Normandie.
Pour la Région, le projet Nomad Car Hydrogène constitue donc une nouvelle piste de développement du bas carbone dans le secteur de la mobilité lourde, après avoir soutenu le projet ROAD piloté par Chéreau, qui a abouti à la conception et au développement d’un semi-remorque frigorifique à hydrogène, ce qui constitue là encore une première mondiale.
Concernant les transports publics routiers, la Région a également permis, en lien avec l’Epic Normand de Transports Publics Routiers, la mise en circulation d’un autocar scolaire roulant au GNV depuis janvier 2022. A titre d’information, un autocar roulant au GNV produit 3,7 tonnes de CO2 par an, contre 19 tonnes pour un autocar diesel. Ce nouveau véhicule permettra de transporter les élèves habitant Saint-Gervais-du-Perron, Vingt-Hanaps et Neauphe-sous-Essai vers les collèges/lycées de Sées et les écoles de Saint-Gervais-du-Perron et Vingt-Hanaps en réduisant considérablement son empreinte carbone.
En développant une offre élaborée au plus près des préoccupations des normands et de ses visiteurs, la Région contribue à renforcer l’efficacité et l’attractivité de ses transports publics. Parallèlement, en accompagnant la mise en service de motorisations alternatives, la Région Normandie engage, dès aujourd’hui, la transition énergétique de son réseau afin d’anticiper les besoins et attentes des voyageurs.