Après une nouvelle levée de fonds, Le Train s’apprête à engager la phase de pré-exploitation. La société dirigée par Alain Gétraud, qui a obtenu sa licence d’entreprise ferroviaire en décembre 2022, vient d’ouvrir son capital à quatre nouveaux actionnaires, trois spécialisés dans l’amorçage et l’accompagnement, ainsi que le fonds créé pour assurer la gestion de l’apport des 849 investisseurs lors de la campagne de financement réalisée au printemps. 8 M€ viennent ainsi d’être levés, avec le soutien des actionnaires historiques Crédit Mutuel Arkéa et Crédit Agricole Charente-Périgord. Cet apport va servir à financer les systèmes d’informations, en particulier l’acquisition et l’implémentation des systèmes d’inventaire et de réservations indispensables à tout opérateur et le lancement du plan de formation des équipes de bord, de conduite et des équipes commerciales. Le Train lance à présent une nouvelle campagne pour financer les recrutements et la phase pré-exploitation, une série B réservée à des acteurs de grande envergure avec un ticket d’entrée moyen à environ 10M€, qui doit lui permettre de réunir 35 à 50 M€. Les dirigeants de l’entreprise assurent que près de 60% du montant est sécurisé. Alain Gétraud se déclare «confiant dans la feuille de route». Le démarrage de l’exploitation est envisagé d’ici la fin 2024 avec du matériel d’occasion, pour lequel des négociations sont toujours en cours. La livraison des 10 rames neuves Talgo commandées en début d’année aura lieu fin 2025/début 2026, pour une mise en service courant 2026. Parallèlement, Le Train poursuit les phases industrielles de conception et de construction de son matériel roulant grande vitesse et la mise en place des facilités de maintenance dans le Grand-Ouest.
Créée en 2020 à l’initiative de Tony Bonifaci, un entrepreneur charentais spécialisée dans les travaux publics, Le Train a pour ambition de déployer des liaisons à grande vitesse inter-régionales dans le Grand Ouest, avant de s’étendre au reste de la France. Avec l’exploitation de 5 lignes à grande vitesse, l’entreprise veut desservir 11 destinations pour relier les métropoles de Bordeaux, Rennes, Nantes et Tours, les grandes agglomérations de Poitiers, Angoulême et Angers et les villes côtières de La Rochelle et Arcachon. Le Train vise plus de 3 millions de passagers par an avec 50 trains quotidiens.
Sandrine Garnier