Au vu des résultats positifs enregistrés sur l’évolution de la qualité de l’air, le président de la métropole de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, juge inutile d’appliquer l’interdiction de circulation aux véhicules Crit’Air 3 prévue pour le 1er janvier 2025. Estimant que cette mesure serait «socialement inacceptable», il a d’ailleurs écrit aux services du ministère de la Transition écologique pour demander à ce que la métropole rouennaise bascule en «territoire de vigilance», en application du Code général des Collectivités territoriales. Dans son courrier daté du 12 janvier, Nicolas Mayer-Rossignol rappelle les efforts entrepris par la collectivité, qui a anticipé les obligations liées au déploiement de la ZFE-m en encadrant la circulation des véhicules Crit’Air 4, 5 et non classés depuis septembre 2022, sur 13 communes. Parallèlement, un plan d’aide à la conversion des véhicules doté de 40 M€ a été mis en place, ce qui devrait permettre de diviser par trois le nombre de véhicules Crit’Air 4 et plus d’ici à 2025. L’offre de transport urbain a quant à elle été accrue de 10% afin de proposer des alternatives aux habitants pour leurs déplacements. Selon Nicolas Mayer-Rossignol, ces mesures ont permis de réduire la concentration en dioxydes d’azote dans l’air, passée de 53 mg/m3 en 2018 à 37 mg/m3 en 2022, puis 34 en 2023. Or, la limite actuelle retenue pour la mise en place d’une ZFE est de 40 mg/m3. Dans la même situation, le maire de Reims, Arnaud Robinet, avait décrété en juillet dernier un moratoire sur l’interdiction des véhicules Crit’Air 3 jusqu’en 2029. La capitale champenoise avait ensuite été déclarée «territoire de vigilance» par les services du ministère de la Transition énergétique.
Le président de Rouen Métropole demande par ailleurs à l’Etat son soutien dans la poursuite de la politique locale en faveur des déplacements décarbonés. Le verdissement du parc de 300 bus est prévu d’ici à 2030, avec une première étape en 2026 pour le remplacement de 50% des véhicules du parc TEOR (BHNS) par des véhicules à faibles émissions, ce qui représente une dépense de 100 M€. Pour y faire face, Nicolas Mayer-Rossignol demande donc le déplafonnement du versement mobilité, comme en Ile-de-France. Autre chantier pour lequel les financements doivent être confirmés, celui du Service express métropolitain (SERM), dont la réalisation est conditionnée à la réalisation de la gare Saint-Sever, prévue dans le cadre de la Ligne nouvelle Paris-Normandie. Le déblocage de ce dossier est suspendu à la signature du volet Mobilité du Contrat de plan Etat-Région…
Sandrine Garnier