08 06 2023

Systra se fait belle avant d’accueillir un nouvel actionnaire

Avec 901 M€ de chiffre d’affaires, contre 762 M€ en 2021, Systra a battu en 2022 son record, et affiche un petit bénéfice de 14 M€. De quoi rendre l’entreprise plus attractive dans la perspective de l’arrivée programmée d’un nouvel actionnaire via une augmentation de capital. Le groupe d’ingénierie dirigé par Pierre Verzat prévoit pour la fin de l’année l’arrivée d’un actionnaire extérieur, à l’issue d’un processus lancé en 2022. Plusieurs gestionnaires de fonds français auraient été retenus en finale: PAI, Latour Capital, et Ardian, selon notre confrère l’Informé.

La RATP et la SNCF vont-ils lâcher leur bébé? Co-propriétaires de Systra avec 86,8% des parts (chacun ayant 43,4 %), les deux groupes publics se rendent à l’évidence. «Face à des concurrents anglo-saxons qui pèsent plusieurs milliards d’euros, Systra est trop petit aujourd’hui, résume-t-on au sein de l’ingénieriste. Comme actionnaires, ils ne sont pas en mesure de lui apporter les moyens financiers pour doubler de taille à moyen terme». Le futur actionnaire devra apporter 200 à 300 M€ pour étayer cette ambition.

Le scénario adopté pour Egis, l’autre gros ingénieriste français, va donc être dupliqué. La Caisse des dépôts a laissé 40% de la société au fonds Tikehau pour ne conserver que la minorité de blocage (34%). But: injecter de l’argent frais pour permette à Egis de grossir, passé de 1,07 Md€ de chiffre d’affaires en 2020 à 1,48 Md en 2022.

Pour autant, la SNCF et la RATP comptent garder à elles deux la majorité d’une courte tête (avec un peu plus de 50%) tandis que les minoritaires (Crédit Agricole, BNP Paribas, Société générale, Natixis) sortiraient.

Ces dernières années, les co-actionnaires ont encouragé Systra à se placer sur la rampe de lancement. Le bond du chiffre d’affaires liés au bon carnet de commande s’explique aussi par une politique d’emplettes. Dernière illustration, celles officialisées le 6 juin de deux spécialistes des tunnels, Bamser, en Australie, et Subterra, en Espagne. «D’autres rachat seront annoncés bientôt» indique-t-on chez l’ingénieriste. Mais cet appétit a contribué à creuser le passif (949 M€ contre 820 M€ en 2021).

Marc Fressoz

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