Retrofleet annonce avoir «passé avec succès les tests d’homologation à l’UTAC pour son prototype Iveco Crossway rétrofité en électrique». Cette étape déterminante permet à la société, la première à avoir obtenu ce sésame dans la catégorie des autocars, de passer à la production en série. Le CNRV, seul organisme public habilité à délivrer l’homologation, doit encore contrôler et valider les Procès-Verbaux de test. Retrofleet prévoit d’effectuer dès cet été les premières livraisons auprès de Keolis Auvergne-Rhône-Alpes et Transdev Centre-Val de Loire. «Ces véhicules commercialisés sous l’appellation Crossway by Retrofleet seront opérationnels sur des lignes commerciales dès septembre 2023», indique le communiqué diffusé le 12 avril. Le véhicule rétrofité affiche une autonomie de 150 km, il est équipé d’une batterie de 192 kWh garantie 7 ans, et d’un moteur électrique 250 KW. Retrofleet a développé deux types de systèmes batteries adaptés au rétrofit, qui ont été homologués aux normes automobiles (R100-2), avec exactement les mêmes tests que ceux réalisés par les constructeurs traditionnels. La conversion à l’électrique s’est faite sans modification de l’espace intérieur ni du volume extérieur, précise encore Retrofleet.
L’installation en série du système de conversion a été confiée à la société Besset, qui a participé au développement du prototype, et qui assurera également le service après-vente. Une capacité d’installation de 20 véhicules par mois est prévue pour commencer. Retrofleet, qui finalise une solution adaptée au Mercedes Intouro, dont l’homologation est envisagée début 2024, pourra s’appuyer ensuite sur la société Bacqueyrisses, basée en Gironde, pour répondre à la demande. Les modèles Iveco Crossway et Mercedes Intouro représentent à eux seul 80% du parc d’autocars français et européen. Sachant que la feuille de route pour la décarbonation des véhicules lourds fixe une proportion de 9% de cars électriques d’ici à 2025, sur un total de 66.000, le potentiel ne devrait pas manquer, face à une offre réduite de modèles neufs. Reste à financer cette transition énergétique. Pour cela, le programme de soutien annoncé par le Gouvernement fin mars, qui ne flèche que 5 M€ pour les autocars sur 60 M€ consacrés aux véhicules lourds, ne suffira pas, loin s’en faut. Même si Retrofleet propose une offre de leasing, il faudra aussi compter sur de nouveaux plans de soutien pour aider la filière se décarboner.
Sandrine Garnier