Les rumeurs sont confirmées. «À la suite d’une analyse approfondie des propositions des candidats et à l’issue de six mois de négociations, je proposerai aux élus de Sytral Mobilités lors du Conseil d’administration du 28 mars prochain, de retenir le groupe Keolis pour le lot bus et trolleybus, et le groupe RATP Dev pour le lot modes lourds. Sur le lot bus, qui dispose des plus gros effectifs d’agents et du chiffre d’affaires annuel le plus important, c’est la qualité de l’offre technique qui a été déterminante. Sur le lot modes lourds, nous avions deux offres techniques équivalentes ; c’est le coût global du contrat qui a fait la différence», annonce Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et de Sytral Mobilités. L’exploitant sortant, Keolis, en place depuis 1993 dans la capitale des Gaules, va donc rester en charge des bus, trolleybus et du contrôle des titres, pour une durée de 6 ans (2025-2030), tandis que RATP Dev remporte le lot modes lourds (métro, funiculaire, tramway dont Rhônexpress, gestion des infrastructures, informatique, sécurité et contrôle des titres), pour une durée de 10 ans à compter de 2025. Il était peu probable que Keolis conserve les deux lots, mais le niveau de l’offre présentée par RATP Dev sur les modes lourds pourrait poser question. «Je suis bien placée pour connaître les coûts du sortant, déclarait Marie-Ange Debon, présidente de Keolis, le 13 mars lors de la présentation de son groupe. Il faut attendre d’en savoir davantage sur l’appréciation des offres.» Transdev de son côté repart bredouille et devra se contenter du réseau Libellule de Villefranche-sur-Saône, dont il est délégataire depuis janvier 2022.
L’allotissement des réseaux comprend également un volet social, qui vise à protéger les droits des salariés : «Nous avons bâti un socle social unique en France en associant les organisations syndicales des opérateurs sortants. Avec ce socle social, nous garantissons aux salariés actuels la continuité de leurs rémunérations, droits et acquis sociaux», note Bruno Bernard.
Décidé en 2022, l’allotissement doit permettre de renforcer la qualité de service rendue aux usagers, de garantir un service unifié aux voyageurs, de positionner Sytral Mobilités dans un rôle de régulateur, d’optimiser la performance, de prendre en compte le développement du patrimoine humain du réseau et de préserver les compétences, de maintenir la capacité d’investissement de Sytral Mobilités, de garantir la transparence sur les conditions d’exécution du service et sur les coûts. Un troisième lot a été internalisé au sein de Sytral Mobilités. Il s’agit de la gestion des parcs relais et la relation usagers (communication, marketing, commercialisation et distribution des titres, information voyageurs, etc.), qui seront confiées à des Sociétés Publiques Locales (SPL).
S. G.