Dans le monde des transports publics, les autocars express s’imposent comme une solution hybride, oscillant entre flexibilité et complémentarité. Ils suscitent à la fois espoir et débat. La Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT), gardienne d’une mobilité durable et équitable, se penche sur la place qu’ils peuvent occuper dans l’écosystème multimodal. Son analyse, fine et mesurée, invite à la prudence : ni rejet catégorique, ni adhésion aveugle.
Dans son analyse, la FNAUT met en garde contre une expansion désorganisée de ce mode de transport. Les autocars express, bien que flexibles, ne doivent pas détourner les investissements nécessaires au maintien et au développement des infrastructures ferroviaires. Cependant, leur déploiement, s’il est encadré, représente une opportunité unique de renforcer l’interconnexion entre les territoires.
Pour les usagers, ces lignes incarnent une mobilité accessible, moderne et durable, à condition qu’elles soient intégrées harmonieusement dans le paysage multimodal. En conjuguant complémentarité, interopérabilité et qualité, elles pourraient jouer un rôle clé dans la transition vers un système de transport public mieux adapté aux défis écologiques et sociaux de demain. Sous certaines conditions comme : une priorités sur la voirie, une tarification intégrée, des fréquences cadencées, des équipements modernes et adaptés, une vente de billet simplifiée et diversifiée.
Les autocars express ne sont pas une fin en soi, mais un outil au service d’une vision globale des mobilités. Leur développement ne peut se faire qu’en complément des services existants, et sous l’égide d’autorités organisatrices capables de garantir un équilibre entre innovation et cohérence.
L’enjeu est de taille : réinventer les déplacements, non pas en opposant les modes, mais en les connectant. Avec les autocars express, la mobilité publique pourrait franchir une nouvelle étape, si – et seulement si – la concertation reste au cœur des décisions.
Noémie Rochet