Dans un peu plus de 6 mois, le 29 juin 2025, la concurrence arrive dans les TER de PACA sur l’axe Marseille – Toulon – Nice. A cette date, SNCF Voyageurs cédera la place à Transdev, prié de faire mieux que l’exploitant historique. Pour donner toutes ses chances au nouveau venu, de nouvelles rames ont été commandées par la région à Alstom, un contrat de 16 trains Omneo flambants neufs, à livrer dans les temps pour l’ouverture à la concurrence. Sauf que le constructeur a pris du retard, (comme sur de nombreux autres contrats), et que la perspective d’équiper le nouvel opérateur de nouveaux trains dès le 29 juin est bien vite apparue illusoire.
Un non-respect des délais contractuels dont Alstom se dégage généralement par le paiement de pénalités, en réalité une quote-part déduite du montant du contrat à régler par la région. C’était sans compter sur la colère de Renaud Muselier, le président de PACA, qui a brandit la menace de pénalités s’élevant à 10 M€ par jour de retard, et 30 M€ non acquittés si les trains n’étaient pas au rendez-vous. Une colère qui s’explique en partie par le choc de l’offre que le président veut proposer sur l’axe Marseille – Nice avec un cadencement au quart d’heure.
Selon les projections d’Alstom, seules sept à huit rames pourraient être livrées fin juin 2025, soit à peine la moitié de la commande.
Au final, le constructeur s’est mis en quête de trains de location pour permettre à Transdev de commencer son exploitation à l’été. Une situation transitoire qui trouve grâce, (faute de mieux) auprès de Transdev comme de la région. Tenu de fournir 16 rames, Alstom s’en sortira donc en proposant provisoirement des trains déjà anciens, le temps d’honorer l’intégralité de la commande.
Philippe-Enrico Attal