45 lignes en projet pour doubler l’offre et constituer un réseau de 100 lignes d’ici à 2030. Les lignes de cars express vont franchir un saut qualitatif en Ile-de-France, pour venir s’articuler aux modes lourds eux-mêmes en pleine évolution, avec la mise en service du Grand Paris Express à partir de fin 2025, les extensions de lignes de RER, les nouveaux tramways et autres BHNS. Un peu plus de 6 mois après la remise d’un rapport exploratoire sur le développement des cars express, un schéma directeur devrait être voté le 9 décembre en conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités. Pour la présidente de l’AO, Valérie Pécresse, «les cars express sont le RER de ceux qui n’en ont pas». Grâce à leur polyvalence et leur rapidité de déploiement, ces lignes vont compléter le maillage et contribuer à faire de l’Ile-de-France une «Région des 20 minutes». A terme, les cars express devraient assurer 150.000 voyages par jour, contre 90.000 aujourd’hui. L’investissement initial est évalué à 250 M€, dont près de 70 M€ pour l’acquisition de 70 cars et 150 à 250 M€ pour l’aménagement d’une quarantaine de pôles d’échanges routiers multimodaux (PERM). Les élus franciliens sont déterminés à construire une offre attractive, avec des véhicules à la fois confortables, bien équipés et peu émetteurs, et des pôles d’échanges accueillants et dotés de services.
Depuis la présentation de son rapport au printemps dernier, François Durovray a poursuivi les réflexions avec les élus, et l’appui des équipes techniques d’Ile-de-France Mobilités, afin d’affiner le projet. «54 lignes prioritaires ont ainsi été définies, dont une vingtaine devraient être déployées entre 2024 et 2026», précise le président du conseil départemental de l’Essonne. Les voies héritées des Jeux olympiques, ainsi que 9 lignes existantes à renforcer, font partie de ce premier groupe qui compte aussi bien des lignes de rabattement vers le réseau ferroviaire que des dessertes des aéroports (Torcy-Roissy, Fontainebleau – Evry-Courcouronnes, Argenteuil-Roissy…). Le plan régional s’appuie en partie sur l’aménagement de voies réservées, prévues dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région 2023-27 et pour lequel l’Etat va débloquer 100 M€, précise Valérie Pécresse, qui insiste sur le temps de trajet garanti, indispensable pour attirer les automobilistes. Dans certains cas, la réalisation des voies réservées est même présentée comme un préalable indispensable au lancement des lignes… toutefois, les voies dédiées ne sont pas envisagées sur la totalité des parcours. Il faudra tout de même réussir à coordonner les différents acteurs (direction des routes d’Ile-de-France, concessionnaires autoroutiers, communes et départements), ce qui pourrait bien retarder certains projets ou atténuer leurs performances. Sans même parler de la question du respect et du contrôle et de l’accès aux voies réservées.
Le fonctionnement du réseau est estimé à 70 M€, et l’exploitation des lignes ainsi que la gestion des pôles d’échanges devrait être confiées aux opérateurs dans le cadre d’avenants aux DSP déjà attribuées en grande couronne. Les gares routières devront accueillir non seulement les parcs-relais, mais aussi d’autres types de mobilités (lignes régulières locales de bus, transport à la demande, vélo, covoiturage…).
Sandrine Garnier