Près d’un Français sur deux considère que sa manière de se déplacer n’est pas en adéquation avec une mobilité durable et écologique, et 24% aimeraient utiliser plus souvent les transports en commun (en hausse de 4 points par rapport à l’année précédente). Cette 4e édition du baromètre Macif Vedecom de la mobilité automatisée reflète la préoccupation grandissante de nos concitoyens pour l’empreinte écologique de leurs déplacements, mais aussi et surtout leur souci d’en réduire le coût. «Avec la hausse des prix et la montée des préoccupations écologiques, la voiture individuelle commence à être perçue comme une contrainte. Il nous faut désormais repenser les mobilités, à travers notamment le partage des véhicules, des nouveaux moyens de locomotion plus légers et moins voraces en énergie, du transport à la demande et la facilitation des déplacements multimodaux», indique Eric Lebeau, directeur général de l’institut Vedecom.
Toutefois, ce regain d’intérêt des Français pour les transports en commun se heurte à l’insuffisance de l’offre. Parmi ceux qui les utilisent, 40% déclarent devoir renoncer à certains déplacements en raison du manque de solutions pour arriver à destination. Cette situation se produit a minima une fois par mois pour plus de la moitié d’entre eux, notamment pour des raisons d’horaires (44%), de fréquence de transport (42%) ou l’absence d’un arrêt à proximité du lieu d’arrivée (41%). Territorialement, il existe également une fracture entre les grandes agglomérations et les zones rurales: si près d’un répondant sur deux déclare ne pas avoir le choix dans sa façon de se déplacer, ce taux atteint près de 80% chez les habitants de zones rurales dont la mobilité est dépendante du véhicule personnel. La mobilité automatisée peut-elle constituer une solution dans ce contexte? «La stratégie nationale sur la mobilité routière automatisée et connectée table sur le déploiement de 100 à 500 services de transports automatisés de voyageurs sans opérateur à bord d’ici 2030, une ambition forte au service de la mobilité pour tous, l’autonomie pour tous sur tous les territoires, à condition qu’elle soit accompagnée d’expérimentations et beaucoup de pédagogie», précise Nicolas Marescaux, directeur adjoint Réponses Besoins Sociétaires & Innovation à la Macif.
3 Français sur 4 considèrent qu’une navette automatisée serait pertinente pour la création de nouvelles dessertes, de dessertes au sein de grands sites ou de dessertes renforcées (par exemple, la nuit). D’autres types de services sont jugés utiles, que ce soit une desserte pour le premier ou dernier kilomètre (64%), une desserte temporaire (62%) ou encore le remplacement d’une ligne existante (60%). 74% des personnes interrogées jugent pertinent d’utiliser d’anciennes lignes ferroviaires pour y installer un service de navette automatisée. «La Macif est déjà très engagée dans le développement de solutions autour d’une navette automatisée dans les zones périurbaines et rurales. Nous pensons qu’il faut mettre l’innovation au service du bien commun pour répondre aux besoins de mobilité de tous les Français», souligne Nathalie Irisson, direction Réponses Besoins Sociétaires et Innovation à la Macif. L’assureur fait en effet partie du consortium lauréat du projet RIMA, qui vise à expérimenter une navette rurale dans le Val de Crest (Drôme), avec Gama (ex-Navya), Beti et Vinci Construction.
S. G.