L’emploi dans la branche a continué de croître en 2022 malgré un ralentissement, selon le rapport 2023 de L’Observatoire prospectif des métiers et des qualification dans les transports et la logistique (OPTL) publié le 18 décembre 2023. L’OPTL recense ainsi 801.200 salariés à fin 2022 (dont 100.514 dans le TRV), soit 10.000 emplois supplémentaires, en hausse de 1,3% contre 4,2% en 2021. Les premières estimations de l’Observatoire pour l’année 2023 confirment ce ralentissement avec 3.740 salariés supplémentaires. En particulier, la conduite (deux salariés sur trois de la branche du transport et de la logistique) a vu le nombre d’emplois quasi stagner (+0,2%) en 2022. Les besoins de main d’œuvre dans le TRV restent élevés puisque les offres d’emploi ont augmenté de 48% dans le secteur.
«L’emploi aurait pu croître plus rapidement s’il n’y avait pas eu de difficultés de recrutement», explique Bruno Lefebvre, président de l’OPTL. Le rapport 2023 propose ainsi un focus sur les postes non pourvus: 9.300 en 2022. Au sein de la branche, 21% des entreprises de transports de voyageurs sont concernées, en particulier, 12% d’entre elles n’ont pas pu effectuer tous les services scolaires selon l’enquête menée par l’AFT, l’organisme spécialisé dans le développement et la promotion de l’emploi dans le transport et la logistique.
Trois causes principales expliquent ces postes non pourvus: aucun candidat n’avait le profil recherché dans 52% des cas; le candidat pressenti s’est désisté (34%) et aucun candidat n’a été trouvé dans le temps imparti (22%). En effet, 45% des entreprises déclarent avoir eu entre une semaine et un mois pour procéder au recrutement. Ainsi, ces entreprises déclarent qu’elles auraient eu besoin d’aide pour trouver des candidats (77%), pour diffuser leur offre d’emploi (26%) et pour sélectionner des candidats adéquats (12%).
«L’amélioration de l’organisation et des conditions de travail constitue indéniablement un levier pour fidéliser et rendre attractif le secteur», indique Bruno Lefebvre. L’enquête, réalisée en collaboration avec l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), montre que les entreprises du TRV sont conscientes de ces leviers: elles déclarent qu’elles sont préoccupées, en premier lieu, par l’attractivité, le recrutement et la fidélisation du personnel (27%) et par la qualité de vie et le bien-être au travail (18%). Ainsi, 55% des établissements de la branche indiquent avoir mis en œuvre des mesures portant sur le temps de temps de travail, l’organisation et la gestion du temps de travail (planning, horaires, etc.). Seulement, 9% des entreprises n’ont pris aucune mesure spécifique pour améliorer l’organisation et les conditions de travail.
Parallèlement, la dynamique de formation observée par OPCO Mobilités se confirme. Par exemple, le nombre de titres professionnels en «conducteur(trice) de transport en commun sur route» a progressé de 58% en 2022, à 8.791 titres contre 5.572 en 2021 (Source Aftral, DGEPF, Promotrans). Reste à savoir si cette dynamique sera suffisante pour compenser les départs à la retraite, alors que 44% des salariés dans le transport de voyageurs ont plus de 55 ans selon l’enquête de l’AFT.
Florence Guernalec