«Nous avons voulu objectiver les impacts sociaux, sanitaires, économiques et écologiques des services de vélos publics, indique Caroline Van Renterghem, présidente de l’association des acteurs du vélo public (AAVP), et responsable des Affaires publiques chez Fifteen. Cette étude devrait aussi permettre aux collectivités de se comparer entre elles.» L’AAVP en a présenté les premiers résultats durant les Journées Agir, le 15 juin. Réalisée par le cabinet Inddigo, l’enquête a été effectuée en ligne auprès des usagers et des gestionnaires de services. Près de 3.000 questionnaires ont été remplis par les utilisateurs, et plus de 200 par les gestionnaires.
Les principaux enseignements: le vélo à assistance électrique représente 58% du parc proposé en location, contre 45% en 2019, et 4% en 2015. Le déploiement du vélo électrique joue un rôle prépondérant dans le boom de la pratique observé ces dernières années. Les abonnés à un service de vélo utilisent moins leur voiture, dont la part modale recule de 16% dans cette catégorie d’utilisateurs. Pour autant, seulement 5% d’entre eux indiquent renoncer à leur voiture, et autant déclarent vouloir s’en séparer. Les 291 services vélo recensés en France génèrent environ 2.000 emplois. «Les usagers réguliers du vélo n’abandonnent pas leur véhicule personnel, mais l’utilisent moins, précise Gwendal Caraboeuf, du cabinet Inddigo. D’ailleurs, le nombre de voitures par foyer est similaire aux Pays-Bas et en France.»
Les résultats complets de l’enquête seront rendus publics d’ici quelques semaines, avec des précisions sur les typologies de territoires, et les coûts des services pour les collectivités. Cette enquête a vocation à être réitérée régulièrement, de façon à renforcer la connaissance des services de vélo publics, et à mieux mesurer leur contribution à la construction de l’offre de mobilité dans les territoires. « Le vélo n’a pas vocation à remplacer l’ensemble des modes de transport public. Mais il permet une granularité plus fine. Un quart des utilisateurs de vélo effectuent des trajets en intermodalité, pour une distance moyenne de 27 km. Cela montre bien que le vélo peut être un puissant levier de recours au transport public », déclare Caroline Van Renterghem.
Sandrine Garnier