Faire du vélo à Versailles (Yvelines)

Les collectivités veulent davantage de soutiens pour développer les modes doux et actifs

18 01 2024 | Actualités

«Les collectivités sont prêtes, mais elles attendent le coup de pouce de l’Etat», a déclaré Françoise Rossignol, présidente du Club des villes et territoires cyclables et marchables lors de sa conférence de rentrée le 17 janvier 2024. Si l’association se réjouit de l’organisation du premier comité interministériel vélo et marche en mai 2023, elle constate que la mobilisation des collectivités est supérieure aux capacités financières – 2.300 projets candidats depuis 2020, la moitié seulement retenue.

Dans ses priorités pour 2024, le Club appelle ainsi l’Etat à amplifier son soutien aux collectivités qui investissent pour développer le vélo et la marche. L’association réclame toujours que le fonds mobilités actives dédié aux aménagements cyclables (250 M€ par an) soit doublé d’autant que le secteur n’a pas été épargné par l’inflation. «Les coûts du BTP ont flambé. Les budgets sont amenés à s’aligner sur la hausse des coûts : les accompagnements doivent le prendre en compte», a souligné Françoise Rossignol.

Parallèlement, le Club lancera, en mars 2024, sa plateforme «Investir pour le vélo» avec le soutien de l’Ademe. Cette version numérique de son guide du coût des politiques vélo permettra aux collectivités d’estimer le montant des investissements à prévoir dans les domaines de la conception des projets, les aménagements, les services et animations, l’animation et communication mais aussi les aides financières disponibles pour les collectivités. La plateforme comportera également des exemples concrets de projets. La première version sera complétée par la marche et permettra en outre d’actualiser régulièrement les coûts.

Autre demande prioritaire du Club pour 2024, généraliser le programme «Savoir rouler à vélo» dans toutes les écoles. A ce jour, plus de 200 000 attestations ont été délivrées. «L’objectif est que les élèves soient suffisamment à l’aise sur un vélo à leur entrée au collège pour qu’il prennent l’habitude d’utiliser le vélo…. avant qu’ils ne passent leur permis de conduire», a expliqué Françoise Rossignol. Pour y parvenir, le Club plaide pour que les financements réservés aujourd’hui uniquement aux associations puissent bénéficier aux collectivités. En effet, les élus soulignent que les associations ne sont pas présentes sur tout le territoire, notamment dans les zones peu denses. Un agent municipal, par exemple, pourrait dispenser cette formation à condition de valider ses compétences et d’accompagner financièrement les collectivités.

Troisième demande prioritaire du Club pour 2024, trouver des solutions pour réduire les conflits d’usages dans l’espace public. L’association préconise notamment des actions d’information et de communication pour faire connaître le code de la rue, car l’association constate que les aménagements innovants ne sont pas connus d’une majorité d’automobilistes, de cyclistes et de piétons. Chiffres d’accidentologie à l’appui, Françoise Rossignol souligne que le vrai danger provient néanmoins des véhicules à moteur. Le Club est donc favorable aux radars pédagogiques, mais plaide aussi pour des sanctions pour lutter contre ceux qui ne respectent pas le 30 km/h et contre le stationnement anarchique. L’association en profite pour relancer en 2024 sa campagne «Ville apaisée, quartiers à vivre» auprès des élus locaux. A ce jour, une quarantaine de collectivités ont signé son manifeste qui comporte une série d’engagements pour apaiser l’espace public.

Enfin, le rapprochement du Club des villes et territoires cyclables et marchables avec l’association Vélo & Territoires annoncé en décembre 2023, devrait être effectif début 2025. En attendant, le Club espère que 2024 consacrera la mise en place de la filière économique nationale «France Vélo» et la signature d’un contrat de filière.

Florence Guernalec

 

 

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