Après avoir été mis à l’arrêt pendant la pandémie, l’autopartage redémarre en France. «L’activité a enregistré une croissance de 43% en 2022, et la dynamique se poursuit», indique Jean-Baptiste Schmider, PDG du réseau Citiz. La coopérative fondée il y a plus de 20 ans à Strasbourg continue donc d’essaimer, et pas seulement dans les grandes agglomérations comme Lyon, où Citiz LPA va être intégrée à la Société publique locale Mobilité (SPLM) et passer de 400 à 600 véhicules pour répondre aux besoins. «Avec le déploiement des ZFE et les difficultés de pouvoir d’achat, les villes moyennes s’intéressent de plus en plus à l’autopartage pour permettre à leurs habitants de continuer à se déplacer et à accéder aux métropoles», poursuit-il. Une offre Citiz a ainsi été lancée à Valence-Romans, Cahors ou Albi il y a quelques mois, ainsi que dans l’intercommunalité du Pays basque, où la déclinaison locale a pris le nom d’Aupa. La structure de coopérative permet à la collectivité de s’investir à différents niveaux, ce qui peut s’avérer indispensable pour équilibrer le service. «En dehors des grandes villes, nos offres d’autopartage ne peuvent pas fonctionner sans aide publique. Mais le soutien des villes peut aussi passer par une mutualisation de leur parc de véhicules, ou l’utilisation des voitures en autopartage par les agents», précise Jean-Baptiste Schmider.
Contrairement à ses concurrents, Citiz ne mise pas sur la voiture électrique, dont l’achat et l’utilisation restent incompatibles avec le modèle économique du service. «Partager un véhicule électrique est en réalité plus difficile que partager un véhicule thermique. On bute sur les coûts d’acquisition et de recharge», explique Jean-Baptiste Schmider. Un véhicule partagé doit pouvoir être utilisé aussi souvent que possible, mais la charge rapide renchérit considérablement les coûts d’exploitation du service. De plus, pour l’utilisateur qui n’a pas forcément l’habitude conduire un véhicule électrique, les choses peuvent devenir assez vite compliquées. En fait, après avoir réussi à simplifier le parcours client de l’autopartage grâce au numérique, le passage à l’électromobilité réintroduit de la complexité. Citiz rappelle que, selon l’Ademe, l’autopartage réduit la motorisation et induit le report modal : 1 voiture partagée, même thermique, équivaut à 5 à 10 voitures personnelles.
S. G.