La Métropole du Grand Paris (MGP) a annoncé, le 12 décembre 2023, avoir débloqué un financement spécial de 2 M€ pour les mobilités douces à l’occasion des JOP 2024. La MGP en a profité pour faire un point d’étape sur la mise en oeuvre et l’évolution de son plan vélo métropolitain avec notamment deux projets d’axes supplémentaires.
S’agissant des JOP 2024, la MGP va notamment financer l’aménagement de stationnements cyclables aux abords des sites accueillant un événement olympique à hauteur de 660.000 €. Elle financera également pour 400.000 € l’intégralité des coûts d’installation et d’exploitation de six stations Vélib’ éphémères situées en dehors de Paris et reparties sur trois sites: Stade de France/Centre aquatique olympique, Stade Yves du Manoir, Arena Paris La Défense. Ce type d’installation a été expérimenté lors du festival Solidays et lors de la coupe du monde de Rugby 2023. Enfin, la MGP participera à hauteur de 550.000 € à la mise en place d’une offre de location de vélos et leurs services associés aux abords de deux sites olympiques dans les Hauts-de-Seine et quatre sites en Seine-Saint-Denis.
L’appel d’offres lancé pour déployer ces nouveaux stationnements vélos avec service à proximité des sites olympiques devrait aboutir «fin janvier 2024», selon Stéphane Aubry, responsable de l’accès aux sites et transports publics au sein de Paris 2024, le comité d’organisation des Jeux. L’Ile-de-France comptera alors un total de 20 000 places de stationnement temporaires dont 10 000 à Paris. De son côté, le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) a demandé à l’opérateur de Vélib’ Métropole Smovengo, de commander 15.000 vélos, soit 3.000 supplémentaires qui seront déployés avant les JOP 2024, selon Sylvain Raifaud, président du SVAM. Reste la question de l’amélioration de la régulation des vélos entre les stations: le SAVM a organisé un hackathon sur ce thème la semaine passée.
Une Métropole freinée dans son plan
Si la MGP loue le travail de coordination entre les différentes collectivités pour développer des aménagements cyclables, la part d’investissement demandée aux maîtres d’ouvrage constitue un frein majeur pour ceux qui disposent de peu de ressources: «Le code général des collectivités locales impose à chaque maître d’ouvrage de financer au moins 30% des aménagements réalisés en voirie. J’ai échangé avec Matignon pour faire évoluer cette règle afin de débloquer certains projets», a expliqué Jacques Baudrier, conseiller métropolitain délégué au déploiement des pistes cyclables. En outre, les petites communes ne disposent souvent pas des compétences en interne pour concevoir des pistes cyclables. Il y a donc nécessité de les accompagner dans leurs projets.
Le plan vélo métropolitain, voté à l’unanimité en juillet 2021, prévoit désormais 9 axes structurants (contre 8 initialement) avec une piste cyclable qui reliera Sucy-en-Brie à Marolles-en-Brie (8 km), et deux prolongements entre Orly et Paray-Vieille-Poste (3 km), et entre Créteil et Limeil-Brévannes (4 km). Le budget a été augmenté de 8% à 108 M€ sur dix ans. Au total, ce plan vélo métropolitain desservira 70 communes (contre 65 initialement) et prévoit 215 km d’aménagements cyclables (voir carte ci-dessous). «Une dixième ligne d’une dizaine de kilomètres est en gestation en Seine-Saint-Denis», a annoncé Jacques Baudrier sans donner davantage de précisions. A ces investissements, il convient d’ajouter 49 M€ engagés pour dix projets de franchissement destinés à résorber les coupures urbaines.
Lors de la présentation de ce plan en juillet 2021, 40% des aménagements avaient déjà été réalisés. A fin 2023, 58% ont été réalisés ou engagés, soit près de 36 km supplémentaires. Dans le détail, cela représente près de 9 km de pistes livrées, près de 11 km bientôt livrés et près 16 km dont les travaux doivent démarrer prochainement. La Métropole du Grand Paris souhaite aujourd’hui doubler le nombre de kilomètres à réaliser et demande aux maires de lui soumettre des projets. «J’ai décidé d’écrire aux maires, présidents de département et à la Région pour accélérer le processus», a ainsi indiqué Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris.
Florence Guernalec