En deux jours seulement, Keolis rafle 3 milliards d’euros. à Orléans puis à Lille. C’est le montant du chiffre d’affaires cumulé qu’il s’est assuré pour les sept prochaines années. La filiale de la SNCF a maintenu ses positions dans ces deux métropoles en obtenant la reconduction de ses contrats d’exploitant des transports publics.
A Lille en réalité, le suspens était inexistant. Délégataire de la Métropole depuis 2011, la filiale de la SNCF a vaincu sans coup férir, n’ayant pas de concurrent en face d’elle, car personne ne s’est risqué à mettre les pieds dans une ambiance empoisonnée par le dérapage du chantier de modernisation du métro, causé par les défaillances d’Alstom. Le contrat voté le 18 octobre par la Métropole européenne de Lille débutera le 1er avril 2025 pour six ans et neuf mois, soit jusqu’à fin 2031. Keolis recevra chaque année 387,7 millions d’euros soit 2,5 milliards en cumulé. Charge à l’opérateur de garantir entre autres l’allongement et des rénovations des rames de métro sur la ligne 1 ainsi que l’achat 27 nouveau tramway (avec des fréquences réduites).
A Orléans en revanche, Keolis a défendu sa place face à Transdev. Son contrat prolongé le 17 octobre représente « une valeur cumulée de 493 millions d’euros » souligne l’entreprise. Le contrat étendu à la métropole inclut tous les modes de transport (tramway, bus, vélos, transport à la demande, parcs relais et parc vélo).
Le mercato du transport public bat son plein. Cet automne, plusieurs autres autorités organisatrices ont changé d’opérateurs pour l’année prochaine. Chambéry remplace Keolis par Transdev, Narbonne opte pour RATP Dev, opérateur que Caen a également choisi pour succéder à Keolis. A l’inverse, Vannes, Vierzon et Saint-Malo ont sorti RATP Dev au profit Transdev.
Marc Fressoz