Réduire les délais de développement des véhicules, intégrer plus rapidement les évolutions technologiques, et mieux accompagner les clients. Avec ses nouveaux équipements de tests et de validation, Iveco compte bien s’assurer un avantage concurrentiel dans la compétition entre constructeurs et nouveaux acteurs de la mobilité décarbonée. Depuis juillet dernier, un équipement innovant nommé e-Bench est opérationnel au centre de R&D de Vénissieux (Rhône). «La mise au point de cet outil a nécessité un investissement de 6,2 M€», a souligné Stéphane Espinasse, président d’Iveco France, lors de l’inauguration officielle, le 22 septembre. Le développement du projet a bénéficié d’un financement Ademe dans le cadre du programme France 2030.
L’e-Bench réunit plusieurs bancs d’essai interconnectés, ce qui permet de tester le comportement d’un véhicule complet ou de ses composants dans des configurations variées, avec différentes options de motorisation (batteries, hydrogène, GNV), sur des profils de lignes spécifiques et dans des conditions climatiques allant de -15° à +55°C… «De cette façon, nous pouvons régler les problèmes en avance de phase, et réduire les délais de développement des véhicules d’environ 12 mois. Les installations permettent en outre de simuler l’ensemble de l’électronique d’un véhicule avec de très bons niveaux d’opérabilité, avant leur intégration au véhicule», précise Serdar Gungor, directeur de l’Ingénierie chez Iveco Bus.
Les atouts de l’e-Bench répondent à la stratégie multi-énergie d’Iveco, qui continue de promouvoir un large mix. Le constructeur, qui s’apprête à présenter ses premiers bus à hydrogène, continue en effet de proposer une large gamme de véhicules GNV aux côtés des électriques et des hybrides. «Nous sommes convaincus que nos clients auront encore besoin de véhicules non-électriques dans l’avenir», indique Stéphane Espinasse. Mais l’amélioration des modélisations ne suffira pas à convaincre les exploitants, si l’équilibre économique n’est pas au rendez-vous. Solène Grange, directrice générale France d’Iveco Bus, rappelle à cet égard qu’un soutien à l’achat des bus électriques reste indispensable. La suppression du bonus à l’achat des bus électriques, fin 2022, a freiné les commandes. Les immatriculations de bus électriques étaient en hausse de 20% au 1er semestre 2023, contre 29% sur la même période en 2022.
S. G.