Production et de distribution d’hydrogène vert à Toulouse-Blagnac, capacité de production d’hydrogène vert de 2 t par jour (5 MW) sur le site de Bessières (Haute-Garonne), l’Occitanie poursuit son équipement dans le cadre du projet européen Corridor H2. Et pour soutenir les usages mobilité, la Région a voté le 1er décembre une aide globale de 6,6 M€ qui permettra à 7 transporteurs régionaux d’acquérir 25 camions à hydrogène, en concrétisation d’un appel à projets. «Camions à hydrogène mais aussi autocars, trains, voitures, vélos… Petit à petit c’est l’ensemble des mobilités qui sont repensées pour que cette nouvelle source d’énergie s’inscrive dans le quotidien des habitants et répondent à leurs besoins. Première Région de France à s’être dotée d’un plan dédié de développement de l’hydrogène vert, doté de 150 M€, l’Occitanie dispose aujourd’hui d’une chaîne complète, de la recherche à la production, en passant par le développement des usages», a déclaré Carole Delga, présidente de la Région.
Le 5 décembre, à l’occasion de l’inauguration de la gigafactory Symbio à Saint-Fons (Rhône), la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a précisé les objectifs de la France pour la filière hydrogène décarboné: 6 GW en 2030 et 10 en 2035. Cette production doit être fléchée en premier lieu vers l’industrie, et ensuite vers la mobilité lourde.
Or, pour les acteurs de la filière, réunis le 7 décembre à Paris pour l’Assemblée générale annuelle de France Hydrogène, le rythme de concrétisation des installations de production ne permettra pas d’atteindre les objectifs annoncés. «Les sites actuellement en exploitation ou en projet ne représentent à ce jour que 300 MW», souligne Philippe Boucly, président de France Hydrogène. Il sera donc difficile d’atteindre les 6.000 MW attendus dans 7 ans. En cause, les incertitudes liées au prix de l’énergie, en particulier de l’électricité, qui plombent l’équation économique de l’hydrogène renouvelable. Les mêmes causes produisent les mêmes effets sur les usages liés à la mobilité lourde. Stellantis et Renault demandent aux pouvoirs publics un soutien pour amorcer la commercialisation des VUL à hydrogène. Des véhicules dont le surcoût par rapport à leurs équivalents électriques à batteries (et a fortiori thermiques) reste important. Pour bon nombre de transporteurs, l’investissement reste hors de portée, et le différentiel de prix entre l’hydrogène renouvelable et le diesel alourdit encore le TCO.
S. G.