Mobily-Cités : Pouvez-vous nous expliquer brièvement en quoi consiste la gestion déléguée et son importance dans les services publics ?
Hubert du Mesnil : Bonjour. La gestion déléguée est une forme de partenariat où une collectivité publique, comme une commune, région ou l’État, confie la gestion de certains services publics à un opérateur privé ou public. Cela inclut des services essentiels tels que la gestion de l’eau, des transports, des déchets et l’entretien des infrastructures. Ce modèle permet de mobiliser l’expertise et l’innovation du secteur privé tout en maintenant un contrôle public strict sur la qualité et l’efficacité des services.
Pourquoi choisir la gestion déléguée plutôt que la gestion directe des services publics ?
Hubert du Mesnil : La gestion déléguée présente plusieurs avantages. Elle permet de bénéficier des compétences spécialisées et de l’efficacité opérationnelle des entreprises privées, souvent leaders mondiaux dans leur domaine. Cela peut également conduire à des innovations significatives et à des améliorations continues grâce à la concurrence. De plus, en période de contraintes budgétaires, ce modèle permet de partager les risques financiers et d’investissement avec le secteur privé.
Quel rôle joue l’Institut de la Gestion Déléguée (IGD) dans ce processus ?
Hubert du Mesnil : L’IGD, fondé en 1996, regroupe tous les acteurs de la gestion déléguée, qu’ils soient publics ou privés. Nous servons de plateforme d’échange et de concertation, offrant notre expertise juridique et économique aux collectivités territoriales pour les aider à choisir le mode de gestion le plus adapté. Nous promouvons également les bonnes pratiques et l’innovation pour améliorer la qualité des services publics.
Vous avez mentionné l’importance de l’innovation. Comment la gestion déléguée encourage-t-elle l’innovation dans les services publics ?
Hubert du Mesnil : La gestion déléguée stimule l’innovation en introduisant une concurrence saine entre les entreprises qui cherchent à remporter des contrats publics. Les appels d’offres intègrent des critères de performance et des indicateurs précis, encourageant les entreprises à proposer des solutions technologiques avancées et à investir dans la recherche et le développement. Cela permet de garantir une amélioration continue des services publics.
Comment l’IGD soutient-il les objectifs de développement durable et la transition écologique ?
Hubert du Mesnil : L’IGD est très engagé dans la promotion de la durabilité. Nous avons formulé 30 propositions pour accélérer la transition écologique dans les territoires d’ici 2030. Cela inclut des mesures pour simplifier les procédures et favoriser des appels d’offres globaux qui prennent en compte l’empreinte environnementale. Nous encourageons également les partenariats public-privé pour atteindre les objectifs de développement durable définis par les Nations Unies.
Quels sont les défis majeurs auxquels la gestion déléguée fait face aujourd’hui ?
Hubert du Mesnil : Les défis incluent la nécessité de maintenir une gouvernance transparente et efficace, de s’adapter aux évolutions réglementaires et aux attentes croissantes en matière de durabilité. Il est également crucial de garantir que les partenariats public-privé restent équilibrés et bénéficient réellement aux citoyens en termes de qualité et de coût des services.
En conclusion, quels sont vos objectifs pour l’avenir de l’IGD et de la gestion déléguée en France ?
Hubert du Mesnil : Nos objectifs sont de continuer à améliorer la qualité des services publics, de favoriser l’innovation et la performance, et de renforcer notre rôle de tiers de confiance entre les collectivités et les entreprises. Nous voulons également jouer un rôle clé dans la transition écologique en soutenant des pratiques de gestion durable et responsable. En somme, nous œuvrons pour une gestion déléguée qui soit bénéfique pour tous : les citoyens, les collectivités et les entreprises.
Pierre Lancien