Réunis en séance plénière, les conseillers régionaux des Hauts-de-France ont validé le 30 mars l’attribution à la SNCF de l’étoile d’Amiens, premier lot TER ouvert à la concurrence dans la Région. Opposée à Transdev dans la dernière ligne droite, l’opérateur historique ne partait pas vraiment gagnant, tant les relations avec l’AO s’étaient tendues à la fois sur des questions de qualité de service et sur la transmission des données d’exploitation et de maintenance nécessaires à la préparation et à l’étude des appels d’offre. Pourtant, son offre a été finalement jugée la meilleure. Conformément à la demande de la région, SNCF Voyageurs s’est engagée à un objectif de régularité de 98,5% et à une augmentation de l’offre de 9,5%. Les pénalités seront multipliées par 4 et la Région pourra résilier le contrat en cas de faute sans verser d’indemnités. Le contrat débute en 2024 pour une durée de 9 ans sur ces lignes qui représentent 17% des TER dans la région (Amiens-Tergnier-Laon, Amiens-Saint-Quentin, Amiens-Albert, Amiens-Abbeville, Beauvais-Abancourt-le-Tréport, Amiens-Creil, Amiens-Montdidier-Compiègne).
Le niveau de régularité annoncé de 98,5% ne signifie pas pour autant que tout va rouler comme par magie sur l’étoile d’Amiens. Il s’agit en effet de la régularité imputable à l’exploitant, ce qui exclut toutes les causes externes (traversées d’animaux, ruptures de caténaires, suicides…). La nouvelle organisation mise en place par SNCF Voyageurs va certes permettre d’améliorer la qualité de service, mais n’aura pas pour résultat de tout solutionner. Pour le voyageur, il n’y aura donc pas forcément d’amélioration conséquente, même si les pénalités en cas de suppression de train vont passer à 1.000€ par train, et même 1.500€ aux heures de pointe. «On met aussi la pression sur SNCF Réseau via notre contrat de performance, indique Franck Dhersin, vice-président en charge des Mobilités. Mais si l’Etat n’investit pas assez sur le réseau, rien ne bougera, concurrence ou pas.» L’élu pointe également les volets Mobilité des Contrats de plan Etat-Région, en souffrance depuis 2020… et dont les négociations ont été sans cesse repoussées. «Malgré les annonces faites par Elisabeth Borne à l’occasion de la remise du rapport du COI, fin février, le préfet de Région n’a toujours pas sa lettre de mission», lâche-t-il.
S. G.