Vaste puits mais quai étroit pour la nouvelle station du Grand Paris Express
L’une des stations les plus spectaculaires des lignes de métro du Grand Paris Express Grands s’apprête à entrer en scène. Le 19 décembre, la Société des grands projets (SGP) qui en a orchestré la réalisation a remis à Ile-de-France-Mobilités les clés de la gare Gustave Roussy construite à Villejuif (94) au pied de l’institut de rang mondial spécialisé dans le traitement des cancers. L’autorité organisatrice confiera ensuite l’exploitation de l’équipement à la RATP.
Il s’agissait de la dernière pièce manquante de la ligne 14 prolongée cet été jusqu’à Orly. « Cette gare entrera en service en janvier en attendant l’arrivée de la ligne 15 sud en 2026 détaille Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP, elle est dimensionnée pour une fréquentation de 100 000 voyageurs compte tenu de la correspondance entre les deux lignes. »
La station se présente sous la forme d’un puits monumental dont le fond se situe à – 48,1 mètres. Son diamètre de 60 mètres est pareil à celui du dôme du Panthéon. Couvert d’une verrière laissant entrer l’air en guise de ventilation, l’ouvrage a l’avantage d’offrir un éclairage naturel direct.
« Le soleil est au fond du puits. C’est une gare à 50 mètres de profondeur mais une gare en plein air » résume l’architecte Dominique Perrault, connu pour être l’auteur de la Bibliothèque Mitterrand. Il œuvre actuellement à la construction d’une station à Séoul dimensionnée pour accueillir 600 000 personnes par jour. « Il est certain qu’avoir cette gare de Villejuif comme référence a compté pour remporter le concours ».
Après avoir traversé des volumes si vastes depuis la surface, l’arrivée à la ligne 14, a de quoi déconcerter tant le quai parait étroit par rapport au trafic attendu. Avec un seul accès principal, on redoute l’engorgement d’autant que les 40 centimètres d’épaisseur d’une porte-coupe rangée contre la paroi réduit en outre la surface du quai. Mais les concepteurs comptent sur la fréquence élevée des rames pour évacuer le problème.
Avec 32 escalators, 16 ascenseurs à maintenir, et des centaines de m2 de surface répartis sur de nombreux niveaux à nettoyer chaque jour, l’exploitation quotidienne, à la charge d’IDFM s’annonce très coûteuse. A-t-on des chiffres ? Les dirigeants de la SGP n’ont pas le montant en tête. Et l’architecte ?« Le coût de fonctionnement n’est pas mon sujet, ma responsabilité, c’est de construire une gare » répond Dominique Perrault.
Marc Fressoz