Planète essence

15 03 2023

Fin du thermique : l’Europe appelée à sortir du choix unique

«L’électrification massive n’est pas la seule solution pour combattre les technologies basées sur l’énergie fossile, indique Luca di Meo, patron de Renault et président de l’ACEA. L’Europe est la seule région du monde à abandonner le principe de neutralité technologique pour élaborer son cadre réglementaire.» Face au blocage du Règlement CO2 par quatre Etats membres de l’UE (Allemagne, Italie, Pologne, Bulgarie), le monde automobile joue sur du velours. Les négociations se poursuivent depuis l’abandon du vote initialement prévu le 10 mars au Conseil de l’Europe sur le calendrier de l’abandon du thermique. Les opposants, Allemagne en tête, réclament la prise en compte de solutions diverses comme les carburants de synthèse ou les biocarburants, au côté de l’électrification. Porsche et Ferrari ont notamment mené des recherches sur les e-fuel, qui restent encore au stade expérimental, et dont l’efficacité énergétique doit être améliorée. L’objectif est de diversifier les alternatives au thermique fossile dès maintenant, sans attendre la clause de revoyure fixée à 2026.

Sans aller jusqu’à remettre en cause les objectifs de décarbonation, le secteur a beau jeu de souligner les limites du tout-électrique, de la souveraineté industrielle aux défis énergétiques, en passant par l’acceptabilité sociale et le pouvoir d’achat des ménages. Et les récentes décisions de Volkswagen, concernant la construction d’usine de batteries en Ontario et la mise en pause d’une partie des projets en Europe, ont alimenté le doute. L’Asie n’est pas le seul concurrent pour l’Europe, face à l’attrait de l’Amérique du Nord, avec son marché dynamique, des subventions confortables, et une réglementation plus souple. Pour parvenir à un accord européen, le Gouvernement français est appelé «à se positionner en faveur d’un cadre réglementaire clair et sécurisant pour l’ensemble des acteurs, ouvert à toutes les solutions technologiques alternatives, et à prévoir un plan d’accompagnement dans cette transition tant pour les entreprises que pour les consommateurs», indique Mobilians, qui représente les activités de vente, réparation automobile. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, va réunir l’ensemble de la filière automobile le 21 mars.

S. G.

À lire également

Formation: des moyens accrus pour la transition énergétique et les Jeux olympiques
La réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux transports nécessite une conversion des flottes, la mise en œuvre de politiques publiques de lutte contre la circulation des véhicules polluants (ZFE), le soutien aux mobilités douces et actives... toutes...
Un bus autonome RATP circule avec des voyageurs à bord
Depuis le 11 septembre, le bus autonome opéré sur la ligne 393 par la RATP transporte des voyageurs. Les premiers tests de cette expérimentation ont débuté en novembre 2020, d’abord sur site privée, puis progressivement sur le tracé d’une ligne de banlieue parisienne....
Le transport de voyageurs mise sur l’excellence pour valoriser ses métiers
Pour la première fois, les métiers du transport de voyageurs sont représentés aux World Skills. Pendant trois jours, en marge des compétitions nationales des Olympiades des métiers, des professionnels de tous les secteurs se mobilisent pour présenter leurs...
Le covoiturage du quotidien coûte-t-il trop cher au contribuable ?
Le covoiturage domicile – travail est-il pertinent pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre? L’étude rendue publique par le Forum vies mobiles et la Fabrique écologique propose une évaluation des politiques publiques de soutien à ce mode, neuf mois...