Encore une compagnie ferroviaire à l’assaut d’Eurostar

24 03 2025 | Actualités

Face à Eurostar, la concurrence virtuelle s’accroit sur les liaisons ferroviaires entre Paris/Bruxelles-Londres. Une néo compagnie privée britannique, provisoirement baptisée Gemini Trains dévoile ses ambitions. « Nous nous organisons pour pouvoir démarrer notre activité en 2029 » explique-t-elle par la voix de son représentant en France et en Belgique Francis Nakache, bien connu de ce côté-ci du Channel pour avoir développé le constructeur CAF. « C’est une course d’obstacles, et nous menons depuis un an et demi des discussions avec toutes les parties prenantes de chaque côté de la Manches : gouvernements, gestionnaires de réseau, régulateurs etc » ajoute-t-il.

« Au Royaume-Uni, Gemini a déposé́ une demande auprès de l’Office of Rail and Road (le régulateur) pour accéder au dépôt de maintenance international d’Eurostar à Temple Mills » détaille la compagnie dans un communiqué diffusé le 24 mars. Eurostar en est le gestionnaire délégué et l’utilise pour ses propres rames.

Dans les prochains jours, le régulateur britannique doit dire si cet atelier d’entretien de rames à grande vitesse dispose des capacités pour accueillir les trains de tout le monde. Ensuite, il attribuera les capacités à chacun.

Car deux autres compagnies virtuelles déjà déclarées sont aussi sur les rangs :  Virgin Group, qui cherche à lever 700 millions de livres pour financer l’achat de rames, ainsi qu’Evolyn, un consortium réunissant des fonds d’investissements et des industriels européens qui annonçait en 2023 commencer à démarrer son exploitation en 2025. Mais son préaccord avec Alstom n’a encore débouché sur aucune commande de TGV le financement se faisant attendre.

Sur le continent, « Gemini est également en discussion avec des parties prenantes clés concernant d’autres installations de maintenance ferroviaire » ajoute-t-elle dans un communiqué. En France, la SNCF est propriété des ateliers Eurostar de la gare du Nord.

Inconnue depuis sa création il y a deux ans, l’entreprise ferroviaire (à ne pas confondre avec Gemini Rail Services une société fournissant divers services ferroviaires) est constituée de dirigeants ayant déjà une certaine expérience dans le rail.

Son président est Lord Tony Berkeley, ingénieur civil et ancien responsable des affaires publiques d’Eurotunnel de 1981 jusqu’à la fin de la construction du tunnel sous la Manche en 1994. Ancien journaliste de la BBC, versé dans le rail et les affaires publiques son directeur général Adrien Quine est épaulé par une équipe dont les membres sont capés dans leur domaine respectif.

La plupart ont misé de l’argent pour lancer la société qui aborde aujourd’hui la phase critique de la levée de fonds. « Nous sommes en discussions avec des investisseurs ayant différents profils pour réunir plusieurs centaines de millions d’euros nécessaires à l’achat de trains » détaille Francis Nakache qui a bien conscience de l’extrême dépendance des néo-compagnies aux constructeurs, souvent incapables de livrer à l’heure. « Nous avons des discussions avec différents industriels qui

Comment Gemini compte-t-il se différencier ? Le ticketing ( distribution, yield managament etc ) est un sujet stratégie. Sans dévoiler ses plans, le nouveau venu mise aussi sur « des partenariats » mais qui excluent les compagnies aériennes.

Certitude, Getlink Link l’exploitant du tunnel sous la Manche via Eurotunnel entend favoriser le doublement du nombre de liaisons à grande vitesse transmanche en 10 ans et prévoit des réductions sur les péages

Marc Fressoz

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