« Mettre en place un choc d’offres de mobilité dans les périphéries est un enjeu environnemental, social et économique »
L’urgence est là : le transport est responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe ; et le secteur n’a pas réduit ses émissions depuis 1990. C’est le résultat d’un monde créé pour et autour de la voiture, avec des conséquences alarmantes à tous les points de vue : environnementales, sociales et économiques.
Aujourd’hui, 80% des gens n’ont pas accès aux transports. L’enjeu numéro un, c’est l’augmentation de l’offre de mobilité du quotidien. Le vrai gain environnemental et le vrai gain de pouvoir d’achat, c’est d’avoir le choix de se passer de sa voiture. Beaucoup de nos concitoyens n’ont malheureusement pas la possibilité de le faire. C’est en particulier le cas pour ceux qui vivent en périphérie : une situation bien différente de celle du citadin qui a une variété et une densité de solutions accessibles alternatives à l’usage de sa voiture.
Conjuguer nos efforts sur les liens périphéries – centres
Le grand défi de notre secteur pour les 20 prochaines années ? C’est de multiplier l’offre de transports publics, pour rapprocher les périphéries des centres urbains.
Dans les villes-centres, le potentiel de développement du transport public est faible. Les solutions mises en œuvre sont déjà performantes et très utilisées. C’est à présent dans le périurbain qu’il faut développer de nouvelles solutions – de manière rapide et à un coût accessible pour les collectivités.
En effet, les territoires périphériques manquent d’alternatives efficaces à la voiture individuelle : l’offre de transports en commun y est 2 à 4 fois inférieure à la demande. Pourtant, c’est sur ces flux que le report modal de la voiture individuelle vers les modes partagés est nécessaire et possible : l’essentiel du trafic automobile dans les villes provient des habitants du périurbain. Leurs trajets pèsent 10 à 25 fois plus que les émissions de gaz à effet de serre de la ville-centre.
Proposer le bon niveau d’offre au bon endroit et encourager la multimodalité
Dans ce contexte d’urgences multiples – climatique, sociale, de cohésion des territoires… –, il est impératif de mettre en œuvre, aux côtés des autorités organisatrices locales et régionales, des services de mobilité adaptés pour répondre aux besoins spécifiques de ces territoires.
En ce sens, créer des chaines de mobilité efficaces, pour favoriser la multimodalité, sera vertueux.
Concrètement, cela veut dire combiner des offres structurantes en pénétrantes d’agglomérations (lignes express de trains, de cars et de covoiturage), avec des solutions de rabattement vers ces lignes structurantes pour les zones de moyenne et faible densité (lignes régulières, transport à la demande, vélo ou voiture électrique).
Cela signifie également prévoir des services et aménagements urbains pour faciliter l’intermodalité des voyageurs : des pôles d’échanges multimodaux avec parkings relais sécurisés pour les voitures et vélos ; des services digitaux planifier son trajet et le suivre en temps réel ; ou encore la tarification intégrée des divers services de mobilité accessibles sur un bassin de vie.