«Développement rentable et durable» pour Transdev, selon Thierry Mallet

21 03 2024 | Actualités

Avec un chiffre d’affaires en hausse de 21%, à 9,33 Md€, et un résultat net positif de 20 M€, stable par rapport à 2022, Transdev termine l’exercice 2023, marqué par l’absorption du canadien First Transit, de façon satisfaisante. Son ratio d’endettement reste en dessous de 2, et le groupe a réalisé plus de 1 Md€ d’investissements. Une croissance saine, et «une dynamique de développement rentable et durable», précise le président du groupe, Thierry Mallet. Près de 30.000 collaborateurs ont été recrutés (dont 20.000 pour remplacer les départs) afin d’assurer les missions du groupe, présent dans 19 pays où il transporte 12 millions de passagers quotidiennement. L’opérateur filiale de la Caisse des Dépôts (66%, le reste du capital étant détenu par l’allemand Rethmann), réalise 65% de son chiffre d’affaires en Europe, 30% sur le continent américain, et 5% en Asie-Pacifique. Plus précisément, ses principaux pays sont la France (2,7 Md€), les Etats-Unis (2,3 Md€), l’Allemagne (1,4 Md€), les Pays-Bas (777 M€) et la Suède (603 M€). Transdev, qui s’est fixé un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30% en 2030, opère 2.900 véhicules zéro émission.

En France, Transdev a remporté les contrats du Grand Reims (360 M€ sur 6 ans), a conservé le réseau Tadao du Bassin minier (Pas-de-Calais, 522 M€) et celui du Havre (448 M€). L’opérateur a également lancé début 2024 la ligne de car express Blaye-Bordeaux, qui s’ajoute à Créon-Bordeaux, exploitée par Transdev depuis septembre 2019. En Ile-de-France, la réorganisation des réseaux Optile, où Transdev était dominant, a réduit sa part de marché autour de 35%. Mais c’est avant tout le niveau de rémunération des contrats qui inquiète le président du groupe, Thierry Mallet. La région Ile-de-France étant très impactée par le télétravail, la fréquentation y reste en retrait par rapport à 2019, ce qui pose problème sur objectifs fixés par l’autorité organisatrice. Et surtout, les efforts consentis par les opérateurs pour attirer les conducteurs ont considérablement accru les coûts salariaux.

A l’international, l’acquisition de First Transit a permis au groupe de doubler son activité au Canada (1,176 Md€ en 2023). Aux Etats-Unis, 2e marché de Transdev après la France, le groupe emploie quelque 35.000 personnes, exploite une flotte de plus de 20.000 véhicules et entretient une flotte supplémentaire de 34.000 véhicules et équipements, via une division spécialisée. En Equateur, le 1er décembre 2023, la première ligne de métro de la capitale Quito a été mise en service, dont l’exploitation est assurée pour six ans par Transdev et son partenaire Metro de Medellín. Ligne de métro la plus haute du monde à 2 850 mètres d’altitude, ses 18 rames ont une capacité d’emport de 400.000 passagers par jour. En Allemagne, Transdev a renouvelé jusqu’en décembre 2031, son contrat d’exploitation et de maintenance ferroviaire de la ligne Chemnitz-Leipzig, où va circuler une flotte de 11 trains régionaux électriques à batteries.

Le ferroviaire s’inscrit d’ailleurs au premier plan des perspectives du groupe pour 2024, avec la préparation du lancement de la ligne de TER Marseille – Nice, qui doit démarrer en juillet 2025, et la confirmation attendue du contrat Nancy-Contrexéville (fermée depuis 2016), qui comprend la remise à niveau de l’infrastructure. L’ouverture à la concurrence des TER peut-elle être considére comme une déception pour les nouveaux entrants? Il ne fallait pas en attendre «un big bang», réagit Thierry Mallet, qui se félicite de la démarche engagée par l’Autorité de la concurrence, et de son projet de guide de bonnes pratiques à destination des Régions. Quant à l’échec (relatif) de Transdev sur le réseau de surface lyonnais, finalement attribué à Keolis, Thierry Mallet relativise: «Nous ne cherchons pas à remporter des marchés à tout prix», lâche-t-il.

Sandrine Garnier

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