En déplacement dans le département du Nord, à Crespin, le 23 novembre, Renaud Muselier a découvert la première rame Omneo Premium destinée à la ligne Marseille – Nice qui sera exploitée par Transdev pour 10 ans. A compter de la mi-2025, la mise en service des 16 rames construites par Alstom permettra d’améliorer l’offre sur cette liaison intermétropoles avec un train à l’heure, soit un doublement par rapport à la situation actuelle. Le président de la Région, Renaud Muselier, rappelle la ponctualité ne dépassait pas 20% sur cette ligne, où 12% des trains étaient supprimés. La Région attend beaucoup de cette montée en gamme, qui doit attirer davantage de voyageurs : 1 million supplémentaire dès le début du contrat avant d’atteindre 5,5 millions de passagers annuels (contre 3,4 millions aujourd’hui). Une attractivité soutenue par la politique tarifaire de la Région Sud, sans pour autant dégrader l’équilibre économique. Grâce à la hausse de fréquentation attendue, la collectivité vise à maintenir le R/D au-dessus de 30%. Des travaux vont également être effectués sur la ligne, qui va bénéficier de l’ERTMS niveau 2.
Conformément aux termes du contrat de concession de service public, Transdev a fait l’acquisition du matériel roulant pour le compte de la Région. L’opérateur se charge également de la construction d’un centre de maintenance situé à proximité de la gare de Nice, qui doit être opérationnel d’ici la fin 2024. Cela permettra à Transdev d’assurer à la fois une grande sécurité des opérations, un entretien maîtrisé et optimisé et donc, une disponibilité totale des rames, en particulier en périodes de pointes.
Les 16 trains de 8 voitures Omneo à deux niveaux, peuvent accueillir chacun 401 voyageurs assis, grâce à l’alternance de voitures à un et deux niveaux. D’un montant de 250 M€, le contrat passé par Transdev avec Alstom comprend également le support à la maintenance pour une durée de 10 ans. Les rames ont été conçues pour répondre à la fois aux enjeux d’exploitation et pour assurer un niveau de confort accru aux voyageurs, avec notamment la création d’un espace de restauration (distributeurs de boissons et de snacking), la vidéo-surveillance, la réservation à la place ou la réservation des espaces vélos, le comptage passagers ou le wi-fi à bord.
Première à s’être engagée dans l’ouverture à la concurrence, la Région Sud est aussi la seule à ce jour à avoir choisi de confier un lot à un opérateur alternatif à la SNCF. Des consultations ont été menées pour préparer l’ouverture sur le reste du réseau régional, et deux nouveaux lots devraient être proposés au cours du premier semestre 2024. «Nous savons que nous allons attirer des candidats, justement parce que nous avons choisi de ne pas conserver la SNCF comme unique délégataire, assure le président de Région, Renaud Muselier. Les opérateurs sont conscients que nous sommes déterminés à ouvrir véritablement le jeu, et qu’ils ne perdent pas leur temps en présentant leurs offres.» Du côté de Transdev, cette ligne représente une vitrine en France sur le TER, «un très beau défi» selon le président du groupe, Thierry Mallet. Les embauches ont déjà commencé au sein de la filiale locale, avec l’intégration de 30 cheminots précédemment employés sur la ligne, qui ont décidé de rejoindre le nouvel opérateur dans le cadre de la procédure de transfert. «Il nous reste encore 150 postes à pourvoir», indique Edouard Hénaut, directeur France de Transdev.
Les rames Omneo vont maintenant entamer leur campagne d’essais dynamiques en survitesse sur l’anneau de Velim en République tchèque. Après son retour à Crespin pour la finalisation des essais statiques et la réalisation des aménagements intérieurs, elle partira alors en Région Sud, en pré-exploitation. D’ici là, la Région Sud aura peut-être obtenu l’organisation des JO d’hiver 2030. Le verdict final concernant la candidature des Alpes françaises est attendu mercredi 29 novembre. Une issue positive contribuerait à renforcer encore le rôle du transport ferroviaire dans la Région.
Sandrine Garnier