«Ce n’est pas une privatisation, ça reste un service public géré par la région, par un opérateur», déclarait Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire, quelques jours avant la décision de la Commission d’appel d’offre sur la ligne Nantes-Cholet. Or, selon nos confrères de VRT, l’offre de la SNCF serait la mieux notée, devançant Transdev et Régioneo (alliance entre RATP Dev et Getlink). Et comme il y a quelques semaines sur l’étoile d’Amiens, l’opérateur historique promet une amélioration conséquente de l’offre pour des coûts réduits de 25%. La nouvelle a fait réagir l’Association française du rail, qui représente les nouveaux entrants: «En connaissant déjà les lignes, le groupe SNCF, mobilisé dans son ensemble au-delà de l’entité SNCF Voyageurs, partait avec un fort avantage par rapport aux concurrents, souligne Franck Tuffereau, délégué général de l’Afra. Les nouveaux entrants, quant à eux, doivent subir d’importants coûts d’études et surtout de pré-exploitation.»
Pour l’Afra, ces décisions pourraient avoir pour résultat indirect de décourager les opérateurs alternatifs, qui déploient d’importants moyens humains et financiers pour répondre aux appels d’offres. «Aussi, nous appelons toutes les Régions, à une symétrie d’information entre les nouveaux entrants et l’opérateur historique et à une transparence maximale sur les procédures et les critères retenus, dans un souci d’amélioration ultérieure pour tous les candidats, conclut Franck Tuffereau. Si les Régions lancent des appels d’offres seulement pour le principe et reconduisent systématiquement SNCF Voyageurs, les opérateurs alternatifs ne pourront plus répondre à l’avenir.»
S. G.