Climat et mobilité : la France accélère sa transition énergétique avec une ambition partagée

04 11 2024 | Actualités

La France fait un pas décisif dans la lutte contre le changement climatique avec la mise en concertation publique de sa nouvelle Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et de sa Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Ces documents, présentés récemment par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, définissent des objectifs renforcés pour la décarbonation de l’économie et des mobilités. Le gouvernement appelle les citoyens à participer activement à ce processus, soulignant l’importance d’une mobilisation collective pour atteindre des objectifs ambitieux, tant en matière de climat qu’en matière de mix énergétique.

Une mobilisation pour la neutralité climatique d’ici 2050

Agnès Pannier-Runacher a mis en avant l’engagement de la France à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, en ligne avec les ambitions européennes. Pour y parvenir, la SNBC fixe un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, désormais de 50 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. « Cet objectif ambitieux, nous pouvons l’atteindre avec la mobilisation de tous, en concertation et en responsabilité », a déclaré la ministre. Elle a rappelé que les efforts entrepris depuis 2017 commencent déjà à porter leurs fruits, avec une baisse de 5,8 % des émissions de gaz à effet de serre entre 2022 et 2023. Bien que le chemin reste ardu, ces résultats montrent qu’une action déterminée peut aboutir à des résultats concrets, souligne-t-elle, appelant les citoyens et les acteurs économiques à poursuivre leurs efforts.

Le secteur des transports au cœur de la stratégie climatique

Le secteur des transports, responsable de 32 % des émissions de gaz à effet de serre en France, représente un enjeu majeur pour la transition énergétique. François Durovray, chargé de ce portefeuille, a souligné que les transports constituent « un tiers du problème mais aussi un tiers de la solution ». Sa feuille de route pour réduire l’empreinte carbone du secteur repose sur trois piliers : aménager, massifier, et verdir.

Aménager consiste à repenser les territoires pour diminuer les besoins de déplacement, réduisant ainsi la dépendance à la voiture individuelle. Massifier implique de favoriser des modes de transport de masse, qui permettent de transporter un grand nombre de personnes ou de marchandises tout en réduisant l’impact environnemental. Enfin, verdir signifie électrifier les motorisations pour diminuer l’empreinte carbone des déplacements.

La concertation publique organisée par la Commission nationale du Débat public (CNDP) constitue, selon François Durovray, une étape cruciale pour mobiliser les citoyens autour de cette transformation des mobilités. « Chacun a le pouvoir, en quelques clics, de prendre en main son destin et de contribuer activement à façonner les transports de demain : plus verts et donc plus responsables », a-t-il affirmé.

Une transition énergétique sous le signe du dialogue

Pour Agnès Pannier-Runacher, la transition énergétique de la France ne peut réussir qu’avec l’adhésion et la participation de tous. C’est pourquoi le gouvernement a choisi de soumettre ces textes stratégiques à l’avis du public, ouvrant ainsi la voie à une concertation large et inclusive. En effet, plusieurs consultations publiques ont déjà eu lieu depuis 2021, permettant à chacun d’exprimer ses opinions sur les orientations politiques et les choix énergétiques du pays. Cette démarche de dialogue, organisée sous l’égide de la CNDP, vise à garantir que les décisions prises sont le reflet d’une volonté collective, partagée par les citoyens, les acteurs institutionnels, et les entreprises.

Cette concertation marque une nouvelle étape dans l’engagement de la France pour un avenir plus durable. Les objectifs annoncés dans la SNBC et la PPE incarnent une volonté d’agir sans précédent pour le climat et l’énergie. Pour la ministre de la Transition écologique, cet exercice démocratique est essentiel pour « poursuivre des efforts concrets dans la lutte contre le dérèglement climatique ».

Pierre Lancien

 

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