Il n’y a pas que le TGV dans la vie. La preuve, le gouvernement va donner un coup de fouet à la liaison Intercités Bordeaux-Marseille avec l’arrivée de rames neuves, mieux adaptées à un trajet prenant six bonnes heures que des Corail en fin de course. «Une vingtaine de trains vont être commandés pour équiper la ligne avec une livraison début 2027, a annoncé le ministre des Transports, Clément Beaune, dans une interview parue dans Sud-Ouest le 9 juin. Cela améliorera la qualité de service sur une ligne qui a fait l’objet d’un sous-investissement.» L’Etat dans son rôle d’autorité organisatrice et de financeur de ce service chiffre l’investissement à 450 M€, sans être encore en mesure de détailler la ventilation exacte des sommes. Celle-ci fait encore l’objet d’une discussion entre industriels. Certitude, l’essentiel servira à régler l’achat des trains, une petite portion financera la construction d’un atelier de maintenance.
Voilà une bonne nouvelle pour CAF France, même si elle répond au déroulement attendu d’un plan de relance des trains d’équilibre du territoires (TET) mûri ces dernières années. La commande annoncée revient d’office au constructeur d’origine espagnole car, confirme le gouvernement, «il s’agit d’une levée d’option du contrat CAF-Etat» décroché en 2019 face à Alstom. CAF est d’ailleurs en ce moment affairé à concrétiser la première tranche de son contrat, afin d’équiper les lignes Paris-Clermont Ferrand et Paris-Limoges-Toulouse. Il doit fournir au total 28 rames de sa gamme Civity commandées pour 800 M€ et dont une maquette grandeur nature a été exposée dans certaines des gares qui seront desservies. De quoi faire patienter les voyageurs car, au lieu d’être livrées en fin 2023, début 2024, ces automotrices arriveront «a priori fin 2024, début 2025 si tout se déroule comme prévu», commente la SNCF qui exploitera les trains. La cause de ce retard (une constante dans le ferroviaire) d’une année? Principalement les effets du Covid, mais aussi des difficultés à s’approvisionner en pièces et composants, comme les semi-conducteurs.
Pour revenir à Bordeaux-Marseille, en attendant son renouveau, l’Etat et la SNCF vont bricoler des solutions pour rendre le voyage moins pénible. «L’État a demandé à la SNCF des améliorations à très court terme», précise Clément Beaune afin de «renforcer la maintenance de la climatisation». Il s’agira aussi de «tester la peinture blanche sur les trains pour lutter contre la chaleur et équiper toutes les gares de fontaines à eau», ajoute le ministre.
Marc Fressoz