14 bus à hydrogène, dont 10 Safra HyCity et 4 Iveco Crossway LE rétrofités, annoncés pour septembre 2024 sur le réseau T2C clermontois. Un projet ambitieux, aussi bien en termes de calendrier que d’exploitation, qui placera Clermont-Ferrand en tête dans la conversion à l’hydrogène. Mais pour François Rage, président du Syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération de Clermont-Ferrand (SMTC-AC), «il ne s’agit pas d’une innovation hasardeuse, pas d’une innovation pour faire le buzz». Cette ligne à hydrogène contribue également au plan de modernisation du réseau, porté par le projet de BHNS électrique Inspire, qui doit être lancé en 2025. Elle traduit aussi la volonté des élus, Olivier Bianchi en tête, d’imprimer une orientation qualitative au réseau. L’abandon du projet de tramway sur fer par le président de la métropole avait suscité des critiques, pointant notammment une absence d’ambition.
Le projet sera réalisé dans le cadre d’un marché global de performance remporté par un consortium réunissant Keolis, Hympulsion, Safra, Symbio et GCK. Car la conversion de cette ligne, qui relie Clermont-Ferrand à la commune de Lempdes, à l’Est de la métropole, s’accompagne de la mise en place d’un système complet, dont Marie-Ange Debon, présidente de Keolis, souligne «la grande maturité». L’opérateur, qui assure le rôle de maître d’œuvre du consortium, fournira d’ailleurs au SMTC des données qui lui permettront de monter en compétences sur la transition énergétique. Un retour d’expérience qui viendra alimenter la réflexion et consolider les choix à venir sur l’évolution du parc de matériel roulant, qui doit parvenir au «zéro émission» en 2035. Pour Safra, constructeur des véhicules neufs et sera chargé de leur maintenance, l’opération représente également l’opportunité de suivre le comportement des bus en conditions réelles d’exploitation. Même chose pour Symbio, qui fournit les piles à combustible.
Le contrat global de performance signé avec le SMTC AC en juillet dernier couvre une période de dix ans, pour un montant global de 37 M€. Un surcoût évalué à «environ 10 M€» par François Rage, par rapport à une exploitation avec des véhicules diesel. La production d’hydrogène vert devrait être assurée grâce à la station de Gravanches, qui pourra produire environ 800 kilos d’hydrogène par jour. La station de distribution, adaptée aux véhicules lourds a été quant à elle financée par Hympulsion, émanation de la Région Auvergne Rhône-Alpes.
S. G.