Avec le rachat de Ceccli, Milla Group étend ses compétences de la mobilité autonome au SAEIV

23 04 2024 | Actualités

Le véhicule autonome ne se limite pas à une série d’équipements technologiques. En réalité, c’est un système complet de mobilité. Partant de ce principe, Frédéric Mathis développe sa société, Milla, en adoptant une stratégie plutôt pragmatique. Il vient par exemple d’inaugurer de nouveaux locaux à Nice, dédiés à une nouvelle activité : les systèmes d’aide à l’exploitation et d’information voyageur (SAEIV).  «L’intégration du SAEIV nous donne une légitimité supplémentaire concernant la maîtrise dans l’exploitation des offres de mobilité, particulièrement dans les transports en commun. La mobilité autonome suppose un système de supervision qui incorpore davantage de fonctionnalités, notamment en matière sécuritaire. Nous sommes désormais capables d’opérer des véhicules autonomes au sein d’une flotte de bus standard», déclare-t-il. Milla Group s’est doté de cette nouvelle compétence avec l’acquisition de la société Ceccli (auparavant filiale de Matawan), réalisée en novembre dernier, quelques mois après une levée de fonds de 15 M€ effectuée auprès notamment auprès de BPI France, Celad et LNE SM Holding. Dans la corbeille de Ceccli, deux systèmes éprouvés: Saphir, pour la gestion de bus, et Sagitter pour le ferroviaire.

«Milla Group comprend trois activités : les véhicules autonomes, les systèmes d’exploitation, et l’opérateur Milla Mobility. Cela nous permet de nous positionner à différents niveaux, avec la fourniture de navette pour la RATP à Paris, en tant qu’opérateur à Versailles Grand Parc, ou encore comme intégrateur avec la Régie Ligne d’Azur, qui souhaite déployer des navettes autonomes, poursuit Frédéric Mathis. Nous préparons aussi avec Lacroix-Savac et Vinci un projet de service régulier via l’A10, avec des véhicules autonomes qui circuleront à 80 km/h. Les marches à blanc doivent démarrer cette année, puis le service sera opéré avec un opérateur à bord en 2025, avant de passer au niveau 4 en 2026.» La mise en place de véritables services de mobilité autonome nécessite un agrément administratif, lui-même dépendant d’organismes qualifiés agréés (OQA) que l’Etat n’a pas encore désignés. «Une fois cette étape administrative franchie, nous pourrons pérenniser ces pilotes de service pour en faire des dessertes régulières ou du transport à la demande, ou même les deux à la fois comme c’est le cas pour le service que nous opérons à Vélizy (Yvelines)», précise Frédéric Mathis.

L’entreprise ne manque pas de projets, y compris avec la SNCF pour un train ultra-léger baptisé Flexy, une navette rail-route qui devrait être bientôt testée en Bourgogne sur la ligne Autun – Etang-sur-Arroux. «Nous voulons diversifier les cas d’usage, avec une stratégie centrée sur l’impact CO2. Le plus gros potentiel n’est pas dans les centres-villes, mais plutôt dans le périurbain ou le rural, à 80% pour du rabattement», poursuit Frédéric Mathis. Pour lui, pas de doute : le marché du véhicule autonome va se développer. Il compte d’ailleurs produire 500 véhicules par an en 2030, et 1.000 en 2035.

Sandrine Garnier 

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