Le patron de la fusée Ariane placé en orbite autour d’Alstom. Martin Sion, président exécutif d’ArianeGroup a été choisi le 8 octobre par les actionnaires du constructeur ferroviaire pour remplacer Henri Poupart-Lafarge comme directeur général à partir du 1er avril 2026.
« Nous estimons que M. Martin Sion possède l’expérience nécessaire pour diriger Alstom » a déclaré Philippe Petitcolin, président du conseil d’administration d’Alstom, lui-même issu de l’aéronautique.
« C’est très positif d’avoir un dirigeant ayant fait sa carrière chez un acteur majeur du secteur et qui apportera une nouvelle façon de faire » commente un connaisseur du dossier. Entré chez Safran en 1990, ce centralien y est resté jusqu’en 2023, année où il prend la tête d’ArianeGroupe filiale de Safran et d’Airbus.
A l’époque la mise au point de la dernière version du lanceur connait alors des déboires. « Aujourd’hui, Ariane 6 est certifiée, elle vole et les vols sont à l’heure. Il n’y est pas pour rien » continue cette source soulignant l’« approche très industrielle, très projet et très axée sur la tenue des délais » du futur numéro 2.
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi le profil de Bernard Sion a convaincu le noyau dur d’actionnaires (Caisse de dépôt et de placement du Québec, Causeway, Bpifrance etc.) d’Alstom.
L’accumulation de retards enregistrés avec certains programmes (TGV M, RER B, métro de Lille etc.) très consommateurs de cash a placé le n°2 mondial de l’industrie ferroviaire dans une passe financière très difficile. Pourtant le carnet de commande atteint un niveau exceptionnel de 100 milliards d’euro, une performance à mettre au crédit de la direction actuelle.
Toutefois, Henri Poupart-Lafarge se trouve fragilisé depuis l’annonce en octobre 2023 d’une trésorerie à sec ayant entrainé une chute de l’action de 37 %. Rétrogradé de PDG à DG en 2024 après le recrutement d’un président, Philippe Petitcolin, son remplacement était dont les tuyaux malgré le récit officiel de l’entreprise.
Dirigeant historique depuis une douzaine d’années, il se voyait aller jusqu’au bout de son mandat au printemps 2027. Mais les actionnaires ont souhaité tourner la page. Ils doivent toutefois patienter six mois le temps que Martin Sion termine le sien en laissant le temps à ArianeGroup de lui trouver un successeur.
Marc Fressoz