Les récentes déclarations de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, ainsi que du ministre délégué chargé des Transports, mettent en lumière l’importance cruciale du versement mobilité dans le modèle économique des autorités organisatrices de la mobilité (AOM). Pour le Groupement des Autorités Responsables des Transport (GART), ce dispositif représente bien plus qu’un simple levier budgétaire : il est l’un des piliers du financement des politiques locales de transport et un vecteur d’amélioration de la qualité de vie et de lutte contre la fracture territoriale.
Au cœur des échanges récents, la question du rôle des régions en tant qu’AOM de substitution a été évoquée, avec une proposition que le GART soutient : permettre à ces dernières de prélever le versement mobilité. C’est une demande claire et récurrente du groupement auprès des parlementaires, traduisant l’ambition de donner aux régions les moyens de s’investir pleinement dans la coordination des mobilités locales. Pour autant, le GART s’oppose à toute restriction qui viserait à cantonner les évolutions du versement mobilité au financement exclusif des services express régionaux métropolitains (SERM). La mobilité, pour les AOM, ne saurait se résumer à ces seuls projets, même si les 24 labellisés en juillet dernier par le ministère des Transports témoignent d’une dynamique certaine.
La volonté du GART est claire : réévaluer les plafonds du versement mobilité pour toutes les AOM à hauteur de 0,5 point. Cette revalorisation est indispensable pour soutenir le « double choc » d’investissement et de fonctionnement attendu, face à une demande croissante de mobilité, exacerbée par les enjeux écologiques et la nécessité de proposer des alternatives crédibles à l’autosolisme en zones rurales et périurbaines. L’égalité de traitement entre les AOM de province et celles d’Île-de-France est aussi un objectif majeur, dans un contexte où chaque territoire doit pouvoir répondre aux attentes de ses usagers de manière équitable.
Outre cette revalorisation, le GART insiste sur la mise en œuvre d’une ressource dédiée spécifiquement aux régions, affectée à la mobilité, qui ne viendrait pas concurrencer le versement mobilité actuel. C’est là une autre clé pour garantir la pérennité et l’ambition des politiques régionales de transport.
En 2023, le GART a formulé dix propositions pour élargir le panier de ressources des AOM, preuve d’une volonté constante de trouver des solutions innovantes et viables. Cependant, les annonces, aussi louables soient-elles, ne suffisent plus. Ce que le GART réclame aujourd’hui, c’est un engagement concret et durable de l’État, au-delà de la Conférence sur le financement, souvent reportée et remise au goût du jour sans réelle avancée.
Pour répondre aux enjeux climatiques, économiques, sanitaires et sociaux, le GART appelle de ses vœux la tenue d’un véritable Grenelle de la mobilité. Un événement qui doit fixer des objectifs clairs et engager des moyens financiers pérennes. Car face aux défis imposés par le changement climatique et ses effets déjà visibles, les mobilités doivent devenir une priorité nationale, soutenue par des financements à la hauteur de l’urgence. Il est temps, selon le GART, de transformer les déclarations d’intention en actions tangibles, capables de redessiner le visage des mobilités pour tous les Français.
PL