« Transdev, acteur engagé en Auvergne-Rhône-Alpes pour la décarbonation des mobilités »
De Chamonix à Vichy, en passant par Valence et Evian, Transdev est un acteur fortement ancré en Auvergne-Rhône-Alpes. Le Groupe opère plus 3000 véhicules zéro émission dans le monde et ses engagements en faveur de la décarbonation des mobilités se traduisent concrètement en Auvergne-Rhône-Alpes. Ludovic Jourdain, directeur régional Transdev Auvergne-Rhône-Alpes nous présente les actions mises en place par ses équipes.
Mobily-Cités : Avez-vous des actions particulières en Auvergne Rhône Alpes qui promeuvent la décarbonation des activités de Transdev ?
Ludovic Jourdain : Ce sont les collectivités qui décident des stratégies de décarbonation qu’elles souhaitent mettre en œuvre pour leur territoire. Notre rôle est de les conseiller, les accompagner dans ces évolutions et de leur proposer notre expertise. Notre présence dans de nombreux territoires engagés dans la transition énergétique nous permet de leur faire bénéficier de retours d’expériences pertinentes pour leur territoire.
Les stratégies des collectivités que nous accompagnons sont diverses en AURA. Elles dépendent des spécificités des réseaux et des territoires. Vichy Communauté a par exemple choisi de se lancer rapidement dans l’électrification de son parc dès septembre 2018 en commandant quatre véhicules Bluebus affectés à une ligne forte du réseau. De son côté, Valence Romans Agglomération vise un objectif 100% bus propres en 2030. Un mix énergétique est prévu, avec notamment 51 bus électriques qui seront alimentés par de l’électricité certifiée renouvelable. Entre 2025 et 2030, Transdev s’engage à réduire de 28% ses émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’exploitation de son contrat.
Le territoire de Roannais Agglomération deviendra lui le premier réseau à posséder une flotte 100% électrique en France. D’ici 2026, le réseau que nous exploitons proposera des lignes exploitées avec des véhicules électriques neufs qui permettront d’économiser 1 630 tonnes de CO2 par an. C’est un enjeu majeur pour nous car cela nous impose de refondre le dépôt de Roanne et d’accueillir de nouvelles infrastructures.
Nous participons également à des initiatives nationales visant à trouver de nouveaux leviers pour réduire nos émissions de GES. A Villefranche-sur-Saône, le réseau est engagé dans la transition énergétique avec des bus au BioGNV mais également adhérent au dispositif Objectif CO2 de l’ADEME.
Enfin, nous agissons également sur les lignes interurbaines en Haute-Savoie, en électrifiant les lignes du Pays de Filière et en utilisant du biocarburant sur d’autres lignes régionales.
Nous sommes fiers d’accompagner et d’être acteurs de ces transformations.
Vous exploitez deux réseaux des cinq plus grands EPCI de la Région. Comment favorisez-vous le report modal dans ces territoires ?
Nous sommes en effet présents à Saint Etienne et à Valence.
Dans la Loire, nous exploitons depuis plus de vingt ans ce réseau historique. Le dernier renouvellement a été l’occasion de proposer plusieurs évolutions. Après la refonte du réseau de transport à la demande, le déploiement de l’open-paiement sur le territoire métropolitain depuis l’été 2024 est un projet d’ampleur qui permet de renforcer l’attractivité des transports en commun. Nous travaillons avec Saint Etienne Métropole pour expérimenter de nouvelles solutions qui facilitent le parcours client. Ainsi, l’application précurseur Moovizy sera refondue prochainement et permettra de proposer une expérience client idéale. Grâce à ces évolutions nous avons su remonter à la fréquentation d’avant-COVID.
Valence Romans Agglomération a renouvelé sa confiance à Transdev l’année dernière. Nous avons lancé le nouveau réseau à la rentrée 2024 avec de fortes ambitions. Nous déployons depuis septembre 10% d’offre supplémentaire et 15% sur les communes périurbaines qui jouent un rôle essentiel pour le report modal. La ligne directe entre Valence et Romans présente un temps de parcours compétitif par rapport à la voiture individuelle pour offrir une alternative crédible. Les 800 vélos et les services de nouvelles mobilités permettent une multimodalité qui colle mieux aux usages. Les actifs bénéficient désormais d’un service de transport à la demande spécifique qui dessert un bassin de plus de 12 000 emplois. Enfin, l’objectif fixé de 13 millions de voyages par an est indissociable du projet de Tram-Bus (Bus à Haut Niveau de Service) qui sera déployé en 2026.
Vous venez de remporter la délégation de service public du Grand Chambéry que vous opérerez dès 2025. Quels éléments avez-vous proposé pour décarboner et renforcer l’attractivité des transports ?
Grand Chambéry nous a fait confiance au mois de septembre dernier pour reprendre la gestion son réseau Synchro Bus. Ce contrat porte des ambitions fortes sur la décarbonation et le report modal.
L’engagement que nous portons est de réduire de 45% les émissions de CO2 du parc. Nous assurerons la montée en puissance de l’exploitation des véhicules BioGNV en installant dès 2025 sur le dépôt une station de compression dédiée plutôt que d’avoir recours à une station publique, forcément moins efficiente et souple pour l’exploitation. Nous avons également proposé l’introduction de bus électriques dans le parc, que l’agglomération mettra à disposition.
Notre ambition pour ce territoire savoyard est d’augmenter de 28% la fréquentation des transports en commun, élément indispensable de l’équation pour réduire l’empreinte carbone des mobilités. Pour cela, nous visons plusieurs populations. Les actifs bénéficieront d’une ligne express entre la gare et la principale zone d’activités et universitaire -Technolac. Nous proposons également un service pour les personnes qui travaillent en horaires décalés et nous renforçons la desserte des zones d’activité.
Nous avons réorganisé le Transport à la Demande pour le rendre plus souple, plus simple et donc plus attractif sur l’ensemble du territoire de Grand Chambéry. Le Massif des Bauges en particulier, zone rurale et de montagne, verra le déploiement d’un TAD qui fonctionnera de manière élargie.
L’expérience client sera également plus fluide avec le développement de l’open-paiement. Enfin, le maillage du réseau sera renforcé puisque 88,5% de la population sera à moins de 300m d’un arrêt de bus.
Transdev est un acteur historique des Alpes du Nord, territoire de montagne qui comporte des spécificités particulières. Comment intégrez-vous les enjeux de décarbonation dans ces territoires ?
Transdev est particulièrement attaché à ses activités en montagne et dans les Alpes. Nous participons d’ailleurs à plusieurs groupes de réflexion sur l’avenir de ces territoires fragiles et exposés aux changements climatiques. Nous mobilisons donc des moyens importants pour promouvoir des initiatives locales comme la labellisation des stations « flocon vert », qui vise à réduire l’empreinte écologique des activités des stations.
Nous sommes parties prenantes des essais de nouvelles motorisations sur ces territoires : nous participons à l’expérimentation de bus hydrogène en avril dernier sur les communes de Courchevel et Tignes grâce à notre ancrage local à Moutiers, commune qui dispose d’une station de recharge hydrogène depuis déjà plusieurs années. Nous poursuivons ces essais en travaillant sur la mise en place d’un test en exploitation et en conditions réelles qui aura lieu prochainement sur le territoire de la Communauté de Communes d’Evian Pays d’Abondance.
Enfin, nous accompagnons depuis plusieurs années la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc. Celle-ci a choisi l’an dernier d’augmenter considérablement son offre de transport tout en renforçant son engagement pour la décarbonation. Elle a fait le choix d’un mix BioGNV/Electrique et se lance dès à présent dans une mutation rapide en utilisant le HVO1 pour décarboner immédiatement l’offre de transport (-70% d’émission de GES). A la fin du contrat, l’ensemble des kilomètres seront donc effectués exclusivement avec des véhicules propres (GNV, électricité et biocarburants).
Propos recueillis par Camille Valentin