Quatre ans après le début de la crise sanitaire, le télétravail s’est installé dans les habitudes. Réalisée avec BVA Xsights, l’étude publiée par le Forum Vies Mobiles se concentre sur les mégapoles de Paris Ile-de-France, Londres et New-York, des zones urbaines de plus de 10 millions d’habitants où la proportion d’actifs susceptibles de télétravailler est significative. Près d’un actif sur deux pratique le télétravail au moins une fois par semaine (45% en Île-de-France et à Londres, 50% à New-York), alors que les trois quarts des télétravailleurs ne travaillaient jamais à distance avant 2020. C’est le Covid qui a fait basculer les pratiques, à tel point qu’une majorité de télétravailleurs passent davantage de temps chez eux qu’au bureau (2 jours par semaine en moyenne en Île-de-France contre 3 jours à Londres et New-York).
Lorsqu’ils télétravaillent, les Franciliens le font principalement depuis leur domicile (89%). C’est un peu moins vrai à Londres (75%) et New York (67%). Là-bas, il est beaucoup plus courant qu’en France de travailler depuis un deuxième logement, un espace de coworking ou un café : ils sont près d’1 sur 2 à New-York à le faire régulièrement ou occasionnellement et près d’1 sur 3 à Londres, contre seulement 1 sur 10 à Paris (2 sur 10 depuis un second logement). La pratique du télétravail à la demi-journée est beaucoup plus développée à New-York (41% des télétravailleurs) et à Londres (28% des télétravailleurs) qu’en Île-de-France (9%). le vendredi est le jour le plus télétravaillé (58% à Paris, 54% à New-York et 62% à Londres), juste derrière le lundi (39% à Paris, 51% à New -York et 59% à Londres). L’Ile-de-France se démarque des autres zones avec une forte présence sur le lieu de travail les mardis et jeudis (70% et 62%).
Les télétravailleurs ont-ils réinvesti leur sphère privée? En tout cas, ils ont plus souvent déménagé que les autres depuis 2020 : 35% contre 24% en Île-de-France, 33% contre 24% à Londres et 34% contre 26% à New York. Et ce sont ceux qui résidaient en appartement qui ont plus largement cherché un logement plus spacieux (67% en Île-de-France), un espace extérieur (64% en IdF), un cadre de vie plus calme (65% en IdF). Et quand ils doivent se rendre au bureau, 62% des télétravailleurs new-yorkais dorment en dehors de leur domicile, à l’instar de 47% des Londoniens et seulement 27% des Franciliens. Si l’on constate un ralentissement général des déménagements en 2023, un télétravailleur sur cinq projette de quitter l’Ile-de-France dans les cinq prochaines années. Cela représente environ 400.000 actifs.
S. G.