C’est un exercice devenu habituel pour les opérateurs de transports d’Ile-de-France RATP et SNCF. 5 ans après la sortie de la crise sanitaire, les difficultés sur les lignes n’ont pas totalement disparu, loin s’en faut. A l’issue du conseil d’administration d’IdFM ce 20 mai, Jean Castex pour la RATP et Jean-Pierre Farandou pour la SNCF, sont venus s’exprimer devant la présidente Valérie Pécresse, sur la qualité du service proposé aux voyageurs. Un grand oral technique, toujours un peu formel, avec des airs de bulletin scolaire.
Côté RATP d’abord, la situation sur le métro est globalement satisfaisante, en particulier depuis la fin des pénuries de conducteurs. Avec près de 260 000 candidatures reçues, la RATP ne rencontre plus d’obstacles pour réaliser l’offre demandée par IdFM. Les difficultés quand il y en a, sont plutôt d’ordre technique.
Sur métro, la régularité est en hausse de 3 points, mais les lignes 6, 8 et 13 sont encore en souffrance, avec des solutions qui passeront par des modernisations : Des travaux et des nouveaux trains en cours de déploiement sur la 6, avec bientôt le nouveau système d’exploitation Octys. Sur la 8 et la 13, l’arrivée du MF19 et pour la 13 l’automatisation (à plus long terme), permettront de sortir des difficultés.
Côté RER, le B (co-exploité avec la SNCF) connait là encore des difficultés, même si la situation s’améliore après les préconisations du rapport Ramette. Des difficultés qui devraient disparaître avec l’arrivée des nouveaux trains MI20 attendus en 2027.
Sur le bus là aussi, la régularité est globalement bonne, autour de 90 %, mais avec une vitesse commerciale qui baisse, en particulier à Paris. En cause, toujours la circulation qui nuit fortement à l’attractivité du réseau. Sur le tram qui circule en site propre, les résultats sont bons, au-delà des objectifs, à l’exception du T1 sur lequel est déployé le nouveau tram TW20, qui a connu quelques défauts de jeunesse.
Jean Castex a tenu à conclure sur une note positive, des indices de satisfaction en hausse, avec globalement 87 % de voyageurs satisfaits et 59 % de salariés heureux de travailler à la RATP.
Pour la SNCF, Jean-Pierre Farandou a mis l’accent sur les bons résultats obtenus, avec une ponctualité à 95 % sur les trains, et même 98 % sur le RER B qui connaît même une augmentation de sa fréquentation de 10 %.
Une régularité sur les Transilien en hausse de 1 %, grâce notamment à la constitution de réserves d’agents de conduite, prêtes à prendre le relais en cas de défaillances. Autre solution efficace, l’intervention de brigades cynophiles sur les colis abandonnés, qui lèvent le risque de danger plus rapidement que les démineurs. Globalement là encore, la satisfaction des voyageurs est en hausse, même si des progrès restent à faire. Ces bons résultats ne doivent pas faire oublier les difficultés qui persistent, tant sur la B que sur le RER E qui a connu de nombreuses pannes de matériel, et qui subit l’impact des travaux d’extension vers Mantes. Les lignes C et R restent également confrontées à d’importantes difficultés.
Ailleurs sur le réseau, l’arrivée de nouveaux trains cause des perturbations en raison des travaux d’adaptation des gares et des infrastructures électriques, même s’ils sont réalisés essentiellement de nuit. De nouveaux garages ont été créés pour ces rames, comme à Montrouge ou Bercy.
Pareillement la régénération du réseau ferré, voies et lignes électriques, se poursuit avec un budget de 800 M€ pour 2024. 33 nouvelles gares ont été rendues accessibles, avec des travaux assez lourds de création d’accès et d’installation d’ascenseurs.
8 gares sont également impactées par des chantiers liées au Grand Paris Express. Des travaux de connexion pour la bonne cause avec à la clef dès la fin 2026, de nouvelles synergies de transport.
Philippe-Enrico Attal
