« La Caisse des Dépôts a engagé une réflexion sur l’évolution de sa participation au capital de Transdev, qui pourrait conduire à une évolution de l’actionnariat de l’entreprise. » Dans un message envoyé mercredi à 750 cadres du groupe et que Mobily-Cités s’est procuré, Thierry Mallet a officialisé le processus de désengagement de son principal actionnaire (66 %). Avant l’été, le PDG du groupe assurait lors d’une rencontre avec la presse, que celui-ci avait engagé des réflexions sur sa position dans le 1er opérateur mondial de transport mais qu’aucune intention d’aller plus loin n’était à l’ordre du jour.
Dans le schéma envisagé aujourd’hui, et élaboré depuis plusieurs mois, « la Caisse des Dépôts pourrait passer d’une position majoritaire à une position minoritaire de long terme, ajoute le PDG, tout en bénéficiant de droits spécifiques comme le choix du lieu du siège du Groupe, lequel restera en France, qui est notre premier pays, notre base historique. »
Qui pourrait acquérir la majorité ? Propriétaire de 34% du capital depuis 2019, « le groupe Rethmann […] a d’ores et déjà manifesté son intérêt de principe à s’inscrire dans ce processus avec pour objectif de rester un actionnaire de long terme de Transdev ». Mais la Caisse des dépôts entend ouvrir le jeu à d’autres qu’au groupe familial allemand. Elle « prévoit de contacter un certain nombre d’investisseurs tiers » explique Thierry Mallet, afin d’identifier un potentiel nouvel actionnaire majoritaire de long terme aligné avec les objectifs et les valeurs de Transdev. Autrement dit, un fonds d’investissement pourrait entrer au capital. Pourquoi ce désengagement de la Caisse ? Transdev s’est très largement internationalisé. Puissant aux Etats-Unis, il se renforce encore en Australie avec la reconquête de l’important réseau de tram de Melbourne. Ce n’est pas la seule raison. Étant donné la faible marge dégagée par l’opérateur, la participation de la Caisse s’avère peu rémunératrice, et celle-ci pourrait utiliser ailleurs le produit de son désengagement. En réalité, le bras armé de l’Etat duplique la stratégie mise en œuvre avec sa filiale d’ingénierie Egis dont un fonds d’investissement a acquis la majorité ( Tikehau Capital 40%, Caisse des dépôts 34% et collaborateurs 26 %).
Marc Fressoz