Strasbourg reçoit sa première rame Citadis de nouvelle génération

23 06 2025 | Actualités

« La CTS et Alstom, c’est un vieux couple », se plait à ironiser François D’Hulst, le directeur client collectivités locales chez Alstom France. Une histoire d’amour qui a pourtant très mal commencé, puisque c’est auprès d’ABB que la métropole commande en 1994 ses Eurotrams, peu séduite par le tramway TFS proposé à l’époque par Alsthom. Un revers qui amènera le constructeur à développer un nouveau matériel, le Citadis.

« On espérait en vendre 150, nous en sommes à 3200 » ajoute fièrement le directeur.

Depuis, la métropole a commandé des Citadis à quatre reprises pour accompagner les évolutions du réseau. « Aujourd’hui, la CTS, (Compagnie des Transports de Strasbourg), c’est 550 000 voyageurs par jour, dont 350 000 utilisent le tramway » précise Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités et vice-président du Gart. Et ce n’est pas terminé puisque le réseau qui s’étend sur 6 lignes, continue sa croissance et sa modernisation. C’est pour remplacer les Eurotrams ABB de 1994 et en prévision du prolongement de la ligne F vers Wolfisheim (attendu le 15 novembre prochain),  qu’une nouvelle commande a été passée à Alstom.

Ce 13 juin, la première rame Citadis de dernière génération est officiellement présentée au dépôt de trams et bus de La Kibitzenau. Aux côtés de François d’Hulst et Alain Jund, Patrick Maciejewski, président du conseil d’administration de la CTS et Emmanuel Auneau, directeur général de la CTS, sont venus présenter officiellement la quatrième génération de Citadis strasbourgeois.

La commande qui porte sur 39 rames livrées jusqu’en 2028, permettra de réformer 27 Eurotrams et d’assurer le prolongement de la ligne F avec 12 rames. « Il y en aura peut-être dix de plus, si les prolongements envisagés sont validés », explique Patrick Maciejewski, évoquant à demi-mot le projet de Tram Nord, retoqué lors de l’enquête publique, et dont la procédure de concertation est relancée. En cas d’issue favorable, cette commande complémentaire interviendrait sans nouvel appel d’offres, grâce au « contrat cadre » négocié avec Alstom, explique François D’Hulst.

« Livré les 5 et 6 juin, ce premier tram devra encore passer les phases d’homologation qui s’étaleront jusqu’à fin octobre », ajoute Emmanuel Auneau. 7 rames sont attendues durant l’année 2025, affectées aux lignes A et D en raison de leur homologation pour circuler en tunnel et vers l’Allemagne. Long de 45,50 m avec huit doubles portes par face, chaque tram peut transporter 286 voyageurs. Ce matériel, le plus récent de la gamme, (de type X05.1 pour les spécialistes), est le même que celui livré à Nantes et sur le T1 à Paris.

Qui en sera le prochain client ? Peut-être Grenoble, espère le directeur d’Alstom, qui précise que le constructeur est en lice pour renouveler les anciennes rames TFS de 1987 fabriquées par Alsthom. Précisément le matériel dont ne voulait pas en 1994, la métropole de Strasbourg…

 

Philippe-Enrico Attal

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