Le Pass rail trépasse, rigueur budgétaire oblige. Le billet de train à 49 euros valable pour voyager en juillet et août de façon illimitée dans les TER et Intercités, c’est terminé. Le gouvernement ne reconduira pas le dispositif mis en place durant l’été 2024 pour les jeunes de 16 à 27 ans et qui a couté 15 millions d’euros aux finances publiques dont 80 % à l’Etat et 20% aux régions, contraints de subventionner le manque à gagner auprès de la SNCF.
« Le Pass Rail était une expérimentation conjointe de l’État et des régions, qui n’a pas été prolongée cette année » a indiqué le ministère des Transports à l’AFP fin avril. « Le résultat final est mitigé, avec seulement un tiers de billets vendus », soit 235 000 au lieu de 700 000 espérés. « Le contexte budgétaire actuel ne permet pas de prolonger une expérimentation de ce type qui n’atteint pas sa cible », justifie-t-il.
Deux ministres des transports, Clément Beaune puis Patrice Vergriete s’étaient employés à concrétiser une lubie d’Emmanuel Macron, tout en la reformatant. Lors d’un échange en septembre 2023 avec un jeune Youtubeur, le président de la République avait en effet promis la création d’un Pass rail mensuel tout public confondu à 49 euros, en s’inspirant d’une mesure adoptée par le gouvernement Scholz en Allemagne en 2023.
Une augmentation du tarif à 58 euros en 2024, destiné à garantir son équilibre économique, a évité la disparition Outre-Rhin de cet abonnement illimité Deutschland-Ticket (valable dans les trains régionaux mais aussi dans les bus, métros et trams). Il aurait fallu 16 millions d’abonnés au lieu de 11 pour l’atteindre.
En France, face à la fronde des régions froissées de se faire tordre le bras pour adhérer à une mesure dispendieuse décidée en haut, le gouvernement a limité son Pass rail aux jeunes et à deux mois estivaux. Mais l’Ile-de-France ayant refusé de casser le prix de son Navigo, la portée s’en est trouvée limitée.
Un an après un premier test, le Pass rail à la française finit donc par faire pschitt !
Marc Fressoz