Guide TTE – Mai 2023

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Gouverner, c’est prévoir, nous dit-on.

Gouverner, c’est faire des choix, croit-on aussi avoir entendu quelque part… Parfois aussi, ou peut-être même un peu trop souvent, gouverner c’est surfer sur l’air du temps, communiquer, plus ou moins bien, multiplier les annonces, les plans et les projets, jongler avec des financements pas toujours clairement identifiés… La vérité est quelque part entre les deux, entre vision politique et petits arrangements de la popol. Les beaux discours sur l’urgence climatique, la priorité à la souveraineté industrielle, la conversion de l’économie aux objectifs de neutralité carbone butent inexorablement sur les réalités quotidiennes, le pouvoir d’achat et la fin du mois. C’est toute l’histoire des ZFE, brandies comme une solution extraordinaire, objet de compétition entre des métropoles avides d’air pur et des élus farouchement anti-diesel… et puis patatras ! Personne n’avait sérieusement pensé aux livraisons, aux pompiers, aux travaux publics, ni même aux habitants du périurbain qui s’entêtent à vouloir utiliser leur vieille bagnole Crit’Air 3 pour aller travailler de l’autre côté de l’agglo.

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Guide Transport et Transition Énergétique

Gouverner, c’est prévoir, nous dit-on.

Gouverner, c’est faire des choix, croit-on aussi avoir entendu quelque part… Parfois aussi, ou peut-être même un peu trop souvent, gouverner c’est surfer sur l’air du temps, communiquer, plus ou moins bien, multiplier les annonces, les plans et les projets, jongler avec des financements pas toujours clairement identifiés… La vérité est quelque part entre les deux, entre vision politique et petits arrangements de la popol. Les beaux discours sur l’urgence climatique, la priorité à la souveraineté industrielle, la conversion de l’économie aux objectifs de neutralité carbone butent inexorablement sur les réalités quotidiennes, le pouvoir d’achat et la fin du mois. C’est toute l’histoire des ZFE, brandies comme une solution extraordinaire, objet de compétition entre des métropoles avides d’air pur et des élus farouchement anti-diesel… et puis patatras ! Personne n’avait sérieusement pensé aux livraisons, aux pompiers, aux travaux publics, ni même aux habitants du périurbain qui s’entêtent à vouloir utiliser leur vieille bagnole Crit’Air 3 pour aller travailler de l’autre côté de l’agglo.

Il ne suffit donc pas de mettre en place des réglementations contraignantes pour régler les problèmes de pollution et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et parfois même, le remède est pire que le mal, puisque les injonctions inapplicables accréditent l’idée d’un double discours, ou même d’une totale dichotomie entre les décisions prises « en haut », par une élite coupée des réalités, et la « vraie vie des vrais gens ». La Première ministre, Elisabeth Borne, décline les grandes orientations en matière de transition écologique le jour même où un rapport de France Stratégie présente les « Incidences économiques de l’action pour le climat ». On peut y lire notamment que nous ne sommes pas tenus de « choisir entre croissance et climat », mais que « compte tenu des dépenses nouvelles comme de la baisse temporaire des recettes liée au ralentissement de la croissance potentielle, le risque sur la dette publique est de l’ordre de 10 points de PIB en 2030, 15 points en 2035, 25 points en 2040, même s’il est supposé que la baisse des recettes assises sur l’énergie est compensée afin de maintenir le taux de prélèvements obligatoires constant »… Mais rien de tout cela n’est validé, puisque c’est le Président de la République qui va trancher au début de l’été !

Alors, à quoi peuvent bien servir tous les rapports d’experts, les scénarios de prospective, les missions flash, consultations, grands débats et autres CNR, alimentés par les notes de cabinets de conseils et des think tanks ? Quelle est la marge de manoeuvre de notre pays, ou même de l’Union européenne dans la transition énergétique ? Pourrons-nous collectivement « faire mieux » que la Chine et les Etats-Unis ? Faire mieux en réduisant davantage nos émissions ou en défendant nos champions industriels tout en préservant notre niveau de vie ? On revient toujours au sens de l’action.

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