« Nous allons déployer une dizaine de services pilotes d’autopartage rural électrique en France »
Agilauto Partage a lancé son premier service d’autopartage électrique dans le Pays de Fayence. Son directeur général, Olivier Rossinelli, revient sur les premiers retours d’expériences et détaille les perspectives de ce type d’offre. 350 Communautés de communes similaires pourraient en être équipées, à condition de stabiliser le modèle économique.
Propos recueillis par Sandrine Garnier
Mobily-Cités : Vous avec lancé un service d’autopartage électrique rural en septembre dernier dans le Pays de Fayence. Comment cette offre a-t-elle été accueillie ?
Olivier Rossinelli : Nous avons démarré progressivement le temps de nous assurer que toutes les bornes de recharge étaient opérationnelles dans les différentes communes participant à ce premier pilote d’Agilauto Partage. Nous nous sommes également appuyés sur des bornes de charge déjà présente sur le territoire (supermarché notamment), ce qui a permis de lancer le service et de faire connaître l’offre d’autopartage électrique. Plus de deux mois après l’inauguration, nous totalisons 150 inscrits et 60 réservations effectuées depuis le mois de septembre, et nous enregistrons des retours qualitatifs très positifs. Maintenant, nos bornes sont toutes fonctionnelles, nos 14 véhicules peuvent donc être considérés comme pleinement opérationnels et nous allons pouvoir passer à la phase de développement proprement dite.
Quels sont les premiers retours en termes de motifs et de types d’usages ?
Les utilisations se répartissent de la manière suivante : 60% sur les DS3 e-Tense, 25% sur le Citroën e-Expert et 15% sur le Peugeot e-Traveller. Ce dernier véhicule est principalement utilisé par les communes pour transporter des associations ou effectuer, par exemple, des navettes les jours de marché. Notre service évite ainsi à la Mairie d’avoir à acheter son propre véhicule. Nos deux salariées, qui habitent sur le Pays de Fayence, sont chargées de présenter Agilauto Partage aux nouveaux utilisateurs, de les accompagner lors de la première utilisation et surtout d’en faire la promotion auprès des cibles potentielles : ménages, associations et entreprises. Nous portons également une attention particulière à la propreté des véhicules, qui joue un rôle important dans la qualité perçue. Les usagers s’approprient très vite le service, et apprécient généralement de pouvoir conduire un véhicule électrique, ce qui est souvent nouveau pour eux.
Comment comptez-vous faire connaître l’offre d’autopartage ?
Nous avons lancé ce premier pilote en partenariat avec la Caisse régionale du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur. Deux agences bancaires sont présentes sur le Pays de Fayence et plus de 50% de la population y est cliente. Cela va nous permettre de réaliser plusieurs opérations de promotions : diffusion d’un film au sein des agences bancaires locales opération marketing et offre promotionnelles sur le service à partir de janvier 2024. Nous allons également proposer courant 2024 une plateforme de mise en relation entre aidants et aidés, avec la société Bip Pop et le Pays de Fayence. Agilauto Partage gèrera la partie car-sharing, tandis que Bip Pop s’occupera de la qualification des bénévoles. La collectivité jouera le rôle de tiers de confiance, le tout au bénéfice des habitants vieillissants qui peuvent ainsi continuer à vivre chez eux.
Avez-vous avancé sur d’autres projets similaires ailleurs en France ?
Nous avons des projets dans d’autres régions françaises, pour lesquels les confirmations devraient intervenir début 2024. Nous avons identifié 350 communautés de communes éligibles à ce type d’offre, ce qui représente une grande marge de développement. Notre objectif étant de déployer une dizaine de pilotes Agilauto Partage dans les trois ans à venir. Nous travaillons aussi sur l’équilibre économique des services, indispensable à leur pérennisation. Cela passera par la mise en place de délégations de service public avec les collectivités locales. Et nous allons également proposer notre service Agilauto Partage aux entreprises, qui sont de plus en plus nombreuses à vouloir gérer tout ou partie de leur flotte en car-sharing.