Le 28 janvier 2025, le Conseil d’administration de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT France) s’est réuni sous la présidence de Franck Leroy. L’occasion de dresser un bilan financier inédit pour l’année 2024, marquée par un niveau record d’investissement et un recentrage affirmé sur la mobilité décarbonée.
Avec 4,8 milliards d’euros en autorisations d’engagement et 4,3 milliards en crédits de paiement, l’AFIT France a connu en 2024 une augmentation spectaculaire de ses moyens : +37 % en engagements et +21 % en paiements par rapport à 2023. Ces ressources proviennent en grande partie des recettes fiscales (4,2 milliards d’euros, en hausse de 12 %), malgré une réduction du plafond d’affectation de la TICPE en fin d’année.
Si la gestion financière a été marquée par une rigueur sans faille – en témoignent un taux d’exécution proche des 100 % et une trésorerie maîtrisée à 53 millions d’euros – elle s’est aussi inscrite dans un contexte de rationalisation budgétaire nationale.
L’AFIT France a réaffirmé son engagement en faveur de la mobilité durable. Près de 75 % des fonds alloués en 2024 ont été dirigés vers des infrastructures alternatives à la route, avec un accent particulier sur la modernisation ferroviaire et fluviale.
Les projets emblématiques financés comprennent :
- La régénération et la modernisation des réseaux ferroviaires et routiers,
- Les services express régionaux métropolitains (notamment la ligne nouvelle Provence Côte d’Azur),
- Les opérations stratégiques Roissy-Picardie et Massy-Valenton,
- La modernisation des lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand,
- Le contournement ferroviaire de Lyon et le financement des Trains d’Équilibre du Territoire (TET).
L’entrée en 2025 se fait sous le régime des services votés, en l’absence d’une loi de finances initiale. L’AFIT France doit ainsi restreindre ses engagements aux dépenses essentielles, en conformité avec la circulaire du Premier ministre du 12 décembre 2024. Trois conventions prioritaires ont cependant été adoptées pour un montant total de 500 millions d’euros, destinées notamment à la régénération des réseaux fluvial et routier, fortement dégradés par les intempéries à Mayotte et en Bretagne.
L’agence poursuit également la mise en œuvre du volet transport du plan « France Relance », lancé en 2020 dans le contexte post-COVID. Sur les 3 milliards d’euros alloués à ce programme, la totalité des autorisations d’engagement a été consommée, et le taux de décaissement des crédits de paiement s’élève désormais à 62 %.
Avec un budget prévisionnel de 3,7 milliards d’euros en 2025, l’AFIT France reste un pilier du financement des infrastructures de transport en France. Son rôle va au-delà du ferroviaire : elle participe activement aux financements des transports en commun, des infrastructures portuaires et fluviales, ainsi qu’aux projets de mobilités actives et durables.
Dans un contexte de transition écologique et d’évolution des modèles de transport, l’AFIT France apparaît plus que jamais comme un acteur stratégique, garant d’une modernisation indispensable du réseau national.
Noémie Rochet