La 3e ligne du métro de Toulouse au tribunal, vrai scandale ou fausse affaire ? Y a-t-il eu attribution de marchés sans appels d’offres, c’est la question qui est posée à Tisséo sur les travaux de construction de la 3e ligne du métro toulousain. La régie en charge des transports de la métropole est en effet soupçonnée d’avoir attribué en 2015 un marché de 150 000 euros par an à la société de conseil d’assistance à la maîtrise d’ouvrage Algoé, par le biais de simples bons commandes. Un marché plusieurs fois renouvelé qui aurait dérapé pour se solder par une ardoise de 4,32 M€.
Une procédure qui suscite l’émoi de la Chambre Régionale des Comptes qui fait un signalement au Parquet en 2019. Des investigations, il ressort que le fils du directeur général de Tisséo a été recruté dans le même temps par… Algoé, de quoi susciter de nombreuses interrogations.
Les 12 et 13 mai, Tisséo Collectivités, Algoé et certains de leurs dirigeants, se sont retrouvés au tribunal pour s’expliquer sur cette affaire. La difficulté était bien de faire ressortir les responsabilités et l’existence de la réalité des malversations, alors que certains des mis en causes se sont présentés comme des donneurs d’alerte.
Reste qu’au tribunal, la défense des accusés est parvenue à mettre en avant la faiblesse du dossier et un certain emballement de la Chambre régionale des Comptes. Les avocats ont démontré le respect du code des marchés publics et une enquête incomplète menée à charge. Difficile en réalité de démontrer un quelconque favoritisme alors que d’autres candidats au marché, mieux introduits auprès de Tisséo n’ont pas été retenus. Y a-t-il eu au final le désir de « se payer des élus » avec un dossier mal ficelé ?
Reste que certains éléments restaient à éclaircir comme la prise illégale d’intérêt à travers le recrutement du fils du dirigeant de Tisséo par Algoé. Au tribunal de trancher.