Dans la métropole de Rouen, c’est à grand bruit qu’a été inaugurée le 24 mai dernier l’usine d’Ebusco de Cléon, dans l’enceinte du site Renault. A l’époque, le constructeur annonçait la livraison de 80 bus de 18 m pour la métropole, avec 350 emplois créés à la clef. Le site, très vaste, devait permettre de monter en puissance et d’assurer les nombreuses commandes espérées. Les solutions techniques d’Ebusco, basées sur l’utilisation de la fibre de carbone permettant de réduire le poids des véhicules de 30 %, semblaient effectivement très prometteuses.
Malheureusement, l’euphorie n’aura pas duré bien longtemps et quelques mois plus tard, la situation du constructeur est devenue critique. A tel point que la métropole qui espérait les nouveaux bus pour alimenter ses lignes de BHNS TeoR, a fini par racheter à Nice, de vieux bus diésel Crit’Air 4 d’occasion, en attendant mieux.
Mieux, c’est peut-être maintenant, alors qu’Ebusco a fini par lancer la production à Cléon, avec un effectif réduit à… 40 salariés. Le sujet, évoqué en conseil de métropole le 31 mars, a permi d’en apprendre un peu plus. Les 22 bus de 12 m commandés par Rouen sont effectivement en cours de livraison, tandis que la production des 18 m articulés va bientôt commencer. C’est ce gros marché d’un montant de 50 M€ pour 80 bus, qui devait permettre au constructeur néerlandais de prendre son envol en France, en attendant d’autres commandes. Pour l’heure, la métropole qui a déjà réglé 12 M€, espère encore maintenir les objectifs de décarbonation de son parc pour 2026.
Pierre Lancien