Lille

Lille va t’elle sacrifier sa ligne 2 ?

05 05 2025 | Actualités

 La seconde ligne du métro lillois pourrait voir son offre réduite pour préserver les rames de plus de 40 ans.  Deux ans de galère en prévision, avant l’arrivée d’un matériel plus moderne.

Il a beaucoup été question ces derniers mois des difficultés rencontrées sur la ligne 1 du métro lillois, qui attend ses nouvelles rames Alstom depuis plus de 10 ans. Depuis la mise en service du nouveau système de pilotage automatique à l’automne, et malgré quelques grosses pannes intervenues depuis, une mise en service progressive début 2026 semble bien se confirmer.

Sur la 2 en revanche, ce report se traduit par le maintien du matériel VAL 206 de… 1983, qui aurait dû céder la place aux anciens trains VAL 208 de la 1.

Si la fréquentation bat des records sur la 1, la ligne 2 n’en reste pas moins très fréquentée. Il devient donc assez urgent de remplacer ces rames qui ne pourront plus circuler très longtemps en l’état, dépassant les 40 années de service. Une nouvelle commande auprès de Siemens (qui a repris les activités de Matra, le constructeur historique) se fait toujours attendre alors qu’elle est programmée depuis… 2017. Une fois le contrat signé, il faudra encore compter quelques années que le matériel soit construit, testé et livré, ce qui pourrait s’étaler sur une période de 3 à 5 ans. Il faut donc que les vieilles rames tiennent encore le coup quelques années…

La tentation est grande pour l’exploitant, de réduire la voilure, autrement dit limiter l’offre en augmentant les écarts entre deux trains. Une solution en réalité à double tranchant, puisque l’affluence à bord pourrait bien augmenter, avec pour conséquence, une dégradation plus rapide du matériel.

Ce service réduit ne serait mis en place que jusqu’à la migration complète des rames de la 1 vers la 2, espérée pour le 31 décembre 2028, si le calendrier est respecté.

Deux ans de galère en prévision, même si cette vision est contestée par la métropole, qui préfère mettre l’accent sur les mesures mises en place pour renforcer l’offre aux heures de pointe. Une « modulation plus précise du service pour répondre à la demande », tout en préservant les trains. Reste qu’il est toujours très délicat d’opérer l’exploitation avec un matériel ancien, toujours plus exposé aux risques de pannes.

 Philippe-Enrico Attal

 

 

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